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Les héros de la liberté : Jacques Laffite

vendredi 18 avril 2008

À sa mort, en 1844, on trouve dans les comptes du banquier Jacques Laffitte la liste de 7200 personnes qu’il a secourues financièrement. Durant la révolution de 1830, enthousiaste, il distribue 3 millions de francs en largesses au peuple. On pourrait prendre cent autres exemples de la générosité, mais aussi de la probité, de ce banquier richissime au destin spectaculaire.

Cet oiseau rare est né en 1767. Fils de charpentier, il mariera sa fille à un prince, le fils du maréchal Ney. Laffitte aime se dire le roi des banquiers et le banquier des rois. Le quartier général de la révolution de 1830 se tient dans son hôtel particulier ouvert aux émeutiers. Il met alors son idole Louis-Philippe sur le trône. Enfin, il se vante d’être le l’instaurateur du crédit en France, se fait le mécène de l’instruction publique, et laisse son nom à la ville de Maisons—Laffitte.

Il était une fois un garçon pauvre qui ramassa une épingle

un jeune homme pauvre devient un grand banquier grâce à sa parcimonie et sa vue perçante : cette histoire édifiante a abondamment rempli les manuels de morale destinée aux enfants des écoles de tous les continents. Il était une fois, au mois de mai 1788, un humble garçon aux vêtements râpés qui postulait une place de commis dans une banque parisienne. Il devait entretenir ses vieux parents et ses neuf frères et soeurs. Hélas, on l’éconduisit. Il repartit, triste et digne, lorsqu’il distingua entre les pavés de la cour le scintillement d’une épingle. Une épingle ! Aussi petite soit-elle, la trouvaille n’était pas à négliger. Laffitte (car c’était lui) se baissa, la ramassa, la piqua au revers de son costume. À sa fenêtre, le banquier, homme probe et sévère, avait tout vu. Charmé des qualités d’économie et d’ordre que ce geste lui laissait deviner, il rappela le jeune homme, l’embauchat sur le champ et en fit rapidement son associé.

Dès qu’on a plus de huit ans d’âge mental, on se demande comment gober une histoire pareille. Le coup de la famille à charge accable par sa niaiserie, et celui de l’associé plus encore. Eh bien, les deux sont vrais ! La légende, c’est l’épingle. Sûr de lui, frisé, poudré, en habit écarlate sur une culotte jeune serin et un gilet brodé de soie verte, Laffitte arrive de Bayonne, coiffé d’un tricorne un peu démodé. Chaleureusement recommandé par son précédent patron chez qui il a appris le métier, la place l’attend. Il gagne vite la confiance totale du banquier, se rend indispensable, fait couler l’or à flot puis devient associé. Cet réussite reste bel et bien un exemple à méditer, précisément parce qu’elle ne se fonde pas sur le hasard d’une épingle à ramasser.

Jacques Laffitte ne doit ses succès qu’à ses talents, étayés par une tenace ambition. Il entre à quatorze ans chez un négociant de Bayonne qui traite d’import — export, d’assurances et de change. L’homme aime enseigner, bonne aubaine, mais ne brille pas par la patience et bat ses apprentis. Le fier gamin, à qui ses parents ne peuvent payer de leçons, passe un marché avec le commerçant distributeur de gifles : « Monsieur, si vous voulez m’apprendre les changes, je consens à me laisser battre. »

Les changes ! Imaginez, non pas de limpides règles de trois en monnaie décimale, mais des calculs ardus sur des florins au taux de 42 sous de France, à transformer en écus de trois livres équivalant 56 deniers de gros. L’enfant est intelligent, doué pour l’arithmétique et jouit d’une mémoire d’éléphant. En un tournemain, il maîtrise la règle de conversion et passe avec aisance de livres tournois au Marcs-Lubs de banque ou aux livres sterling. Il en conçoit une vanité immense, un trait permanent de son caractère.

À 17 ans, Jacques Laffitte a appris la tenue des livres, se faire la balance des comptes et passe à la suite du programme : se faire mieux payer. Pour le garder, son patron bayonnais double son salaire avec effet rétroactif sur un an. 100 % d’augmentation. La tête gonflée d’orgueil, le petit Laffitte tire sa nombreuse famille de la misère.

Laffitte invente la simulation d’affaires et sauve son patron de la guillotine

On l’appelle Mademoiselle Laffitte tant il paraît fluet, mais intérieurement la pauvreté la fait vieux avant l’âge. Il ne pense qu’à s’instruire. Même lorsqu’il s’offre pour 15 sous une place au théâtre, il en profite pour corriger son accent basque en écoutant les acteurs.

Le dimanche aussi sert à rentabiliser les amusements : avec quatre amis, Laffitte fonde une académie pratique du commerce, autrement dit un club de simulation. Le jour de congé se passe à imaginer des transactions entre Bayonne, Paris, Madrid, Londres et Amsterdam, et à exécuter l’ensemble des opérations que généreraient ces contrats fictifs, comptabilité, change, correspondance, spéculations sur le transport, les marchandises et les assurances ; puis encore contestation, procès, plaidoiries et jugements au tribunal de commerce. Chacun joue tous les rôles, puis ils se comparent et se classent. Aujourd’hui, les écoles de management performantes pratiquent une méthode d’entraînement similaire. Les cinq précurseurs deviennent, dans la réalité, les chefs d’importantes maisons européennes.

Jacques Laffitte traverse la Révolution sans mal, et, sous la Terreur, sauve son nouveau patron, le banquier parisien Perrégaux, en brûlant les listes de dépositaires aux noms compromettants et en maquillant les comptes.

Vient l’âge d’or de la finance. La fin du Directoire et le début de l’Empire voient naître la folie collective de l’argent facile, du boursicotage frénétique, de l’agiotage, selon le terme de l’époque. La rente s’est effondré et, pour vivre, du ministre à la ménagère, tous les citoyens traficotent, jouent et spéculent à 3 % par mois. On met ses meubles ou ses vêtements au clou pour trouver de quoi miser. Les taux s’affichent jusque chez les charcutiers et montent parfois de 50 % en une heure. Le livre où Laffitte a appris les changes est un best-seller. La nuit, banquier et usuriers jettent l’argent par les fenêtres dans des fêtes d’un luxe ahurissant.

Laffitte instaure le crédit aux entreprises et inaugure l’ère des banques d’affaires

Bonaparte, ennemi de l’inflation et du crédit, remet de l’ordre et crée la banque de France, avec notamment Perrégaux pour actionnaire et régent. Le banquier introduit Laffitte dans le monde est le présente partout comme son futur associé. « Le petit Basque » dirige la banque à l’égal de Perrégaux. Mais il patiente jusqu’à 1806 pour signer ce fameux contrat d’association qui le rend propriétaire de la moitié de l’affaire, avec, pour principale mise de fonds, son intelligence et son savoir-faire.

À la mort du patron, il a les coudées franches pour gérer à sa façon, bien plus intrépide. La première année, il fait gagner à la maison Perrégaux, Laffitte et cie autant que ce que Perrégaux avait rapporté dans toute sa carrière. L’année suivante, moitié plus, la troisième année, le double. Pour atteindre pareil résultat, les moyens sont « tous simples », écrit-il : « recevoir les capitaux oisifs qui venaient s’offrir et les prêter ensuite à l’industrie qui en a toujours besoin », en prélevant une prime de risque.

Laffitte sort l’épargne de sa routine frileuse. En pleine Restauration, il est l’un des premiers à mettre la banque au service des entrepreneurs. Avec lui et quelques autres, naît à cette époque le crédit aux entreprises. Il inaugure l’ère de la banque d’affaires.

Son nom passe en proverbe, on dit « riche comme Laffitte » bien avant de dire « riche comme Rothschild ». Notre homme devient l’un des plus riches de France. Il n’a pas égal : quand il veut vendre sa propriété de Maisons, il ne se trouve personne d’assez fortuné pour la lui acheter. Il lotit une partie de son parc et, pour attirer les acheteurs, transforme la piste d’entraînement de ses écuries en champ de courses. Excellent investissement publicitaire. L’endroit porte un temps le nom de « colonie de M. Laffitte » avant de devenir Maisons—Laffitte.

À l’époque, l’homme qui a réussi se loge somptueusement et ne s’achète pas encore de yatch (comme les temps changent !), mais parfois des oeuvres d’art (comme les temps ne changent pas !). Un collègue de Laffitte possède une collection surestimée (déjà...), qui se révélera composé de tableaux à la signature douteuse (et oui, déjà). Laffitte ne s’offre pas même un attelage et se rend chez les ministres en simple fiacre. Et quand il se foule un pied sur une barricade lors de la révolution de 1830, il sort d’une remise une chaise à porteur délabrée. Deux robustes savoyards, assez peu décoratifs eux aussi, le transportent partout dans sa caisse à la peinture écaillée. Laffitte ne tient pas à briller par ses possessions, il veut être célèbre pour lui-même. Comme cette discrétion plaît, il veille à ce que tout le monde la constate.

En 1815, Laffitte verse 2 millions de ses propres capitaux en or pour éviter le sac de Paris

Laffitte n’a pas seulement fait fortune, il est aussi une des figures les plus aimées de son temps. Sa méthode pourrait-elle encore marcher de nos jours ? Parions que oui. Elle tient en deux mots : probité et générosité. L’homme n’est pas tortueux, au contraire des brasseurs d’affaires surnommées « les loups-cerviers ».

Ses convictions politiques se forgent en 1789 : la Nation, la Loi et le Roi, voilà ses principes. Au nom desquelles il aime Bonaparte mais ne lui pardonne pas Napoléon. C’est parce qu’il met la nation avant tout que, nommé gouverneur de la banque de France en 1814, il refuse le traitement de 100 000 FF par an. Il reste sept ans en poste, gratis. Lorsqu’il devient le leader de l’opposition à partir de 1817, le premier ministre lui dit un jour : « je ne vous conçois pas : toujours à déblatérer contre nous et toujours le premier à nous rendre service ! » — « cela vous étonne ? Répond Laffitte. Est-ce que la France n’est pas toujours là ? »

Les services qu’il rend ne sont pas minces. Le plus éclatant remonte à 1815. Après Waterloo, Anglais, Prussiens et Russes envahissent Paris. Afin d’éviter la bataille et le pillage de la capitale, l’armée française doit se replier au sud de la Loire. Pour qu’elle ne soit pas réduite à vivre sur les habitants, il faut des fonds. Or, le Trésor est à sec. Laffitte n’a pas le temps de réunir le conseil de la banque de France et ne se permet pas de disposer des fonds des actionnaires. Pour éviter le sac de Paris, il verse 2 millions de ses propres capitaux, en or.

Un tel geste, on s’en doute, lui attire la reconnaissance des foules. Dès le lendemain, son civisme et sa fortune sont mis une nouvelle fois à contribution. En effet, le feld-maréchal Blücher — le fameux Blücher cité par Victor Hugo — exige une rançon faramineuse de 300 000 FF pour éloigner ses troupes. Devant la dérobade de ses confrères banquiers, Laffitte met encore la main à la poche et prête la somme au préfet de Paris.

« Qui paie ses dettes s’enrichit » : pionnier de l’orthodoxie monétaire, Laffitte invente le crédit public

Les armées d’occupation sont là pour cinq ans, aux frais de la France qui doit en outre verser aux vainqueurs de copieux dommages de guerre étalés sur sept ans. Où prendre tant d’argent ? Des impôts nouveaux assécheraient le commerce et l’industrie. Reste l’emprunt, qui ne réussira que si le pays a confiance. Or une loi a réduit les intérêts dus aux créanciers de l’État et retarde le remboursement du capital. La chambre des députés, dite « Chambre introuvable » tant elle est à la dévotion du Roi, prône carrément la faillite : un député va jusqu’à proférer à la tribune que « les engagements d’un État sont toujours conditionnels » !

Laffitte, à la commission consultative du budget, ne l’entend pas de cette oreille. La France doit restaurer la confiance en remboursant les arriérés. Et aussi — entre autres — publié le bilan des recettes et des dépenses publiques, avec obligation de financer les engagements nouveaux ; ou encore charger une administration, indépendante du Trésor, de la gestion d’un fonds pour le paiement de la dette. Alors, conseiller Laffitte, on pourra lancer un emprunt volontaire, et non un emprunt forcé. Le Premier ministre est convaincu, mais la Chambre introuvable ne tient pas à se dédire. Dissolution, élections, Laffitte est élu député. Triomphe à la tribune lorsqu’il expose son plan et lança cette formule qui a fait son chemin depuis : « qui paie ses dettes s’enrichit ! »

L’opération réussit, le pays est mûr pour ce système de financement qui sera beaucoup utilisé par la suite.

Le montage de l’emprunt se fait à travers les grandes banques. Quelques manoeuvres, et une banque londonienne, partenaire habituel de Laffitte, l’évince quasiment. Assez indigné, lui, le promoteur de l’affaire, ne récolte que des miettes après avoir fait l’avance des fonds au Trésor. Naïf, il le devine pas que les vainqueurs veulent augmenter leurs dommages de guerre en raflant ce bénéfice supplémentaire. Cette banque impitoyable au français a disparu début 1995 dans une opération à Singapour : Laffitte vient être vengé 124 ans plus tard — quoique la vengeance n’est jamais été dans son caractère — car il s’agissait de la maison Baring’s...

1830 : la rue d’Artois est débaptisée par les émeutiers et devient rue Laffitte

On ne peut séparer la carrière éblouissante de Laffitte de son appartenance à la franc-maçonnerie, pas plus que son rôle important lors des Trois Glorieuses, révolution libérale et maçonne si l’en est.

Au début de 1830, Laffitte emménage dans un hôtel particulier de la rue d’Artois. La société libérale se presse chez lui, on y croise souvent le général Lafayette — toujours à l’affût d’une révolution — où le chansonnier Béranger — quand il n’est pas en prison pour crime d’idées avancées. Laffitte les reçoit avec les financiers, les journalistes, les écrivains, les députés, les généraux d’Empire, bien que sa femme et lui soient des hôtes timides qui n’animent pas eux-mêmes leurs luxueuses soirées.

Le règne de Charles X atteint alors le summum de la réaction. Le roi ne respecte plus la charte qui borne ses droits et garantit ceux de la nation. Légiférant par ordonnances, il prétend museler la presse et paralyser les députés. La révolution éclate en juillet. Elle ne durera que trois journées, les Trois glorieuses, mais trois jours suffisent pour chasser un roi. Ce ne sont pas les artisans des faubourgs qui se soulèvent, mais le coeur de la capitale, quartier des journaux et des imprimeries, avec cette aristocratie ouvrière que sont les typographes, mêlée à la bourgeoisie. Au deuxième jour, le quartier général se réunit Laffitte, des émeutiers par centaines convergent chez lui pour prendre ses directives ou discuter stratégie avec les députés et ministres. Laffitte fait confiance à cette foule qui lui accorde la sienne, et personne ne touche un bibelot ni une clé. C’est alors que la rue d’Artois est débaptisée par la foule : le roi détesté portait autrefois le titre de compte d’Artois. À la peinture blanche, quelques citoyens effacent son nom des plaques et inscrivent à la place « rue Laffitte ». Pendant ce temps, avec Lafayette, il figure sur une liste de personnes à fusiller.

L’émeute est joyeuse mais personne n’a froid aux yeux. À l’abri de barricades, on tire contre la troupe. Pour faire des balles, on fond le plomb des gouttières, on charge même les cartouches avec des caractères d’imprimerie. Les élèves de polytechnique, en uniforme, sont du côté des insurgés. Ils dirigent la manoeuvre — enfin des travaux pratiques ! —, commandant d’une voie juvénile aux vieux ouvriers qui les appellent tous « mon p’tit général », à cause de leur bicorne.

Le banquier le plus populaire de France ruiné par un roi qui lui doit son trône

Depuis quinze ans, Laffitte chante les louanges du duc d’Orléans, prince républicain qui l’honore de son amitié. Sa détermination contribue grandement à faire de son idole le nouveau roi Louis-Philippe. Enivré, le fils du charpentier constate qu’il a « fondé une dynastie nouvelle ». À ce moment, il pense « non pas donner la France au duc d’Orléans, mais donner le duc d’Orléans à la France ». Le monarque, qui attendait son heure, s’empresse de nommer les hommes du jour au gouvernement.

Laffitte, ministre sans portefeuille pour pouvoir garder sa banque et présider la chambre des députés, se croit revenu au temps du bon roi Henri IV et de Sully. Mais rien ne va, impossible d’appliquer les idées de la révolution, de s’entendre sur la loi électorale. Et puis la crise financière commence à nuire à sa banque. Lorsqu’il veut démissionner pour reprendre ses affaires en main, Louis-Philippe lui offre la présidence du conseil et le ministère des finances : le pays et le roi ont besoin de lui, il s’exécute.

Pour le dépanner, le droit achète à Laffitte son immense forêt de Breteuil au prix de 10 millions. La vente doit demeurer secrète pour ne pas affoler les créanciers. Le roi promet. Quinze jours plus tard, trahison, il rend la vente publique. Apprenant ainsi que Laffitte réalise ses biens, ses créanciers s’inquiètent : le crédit repose sur la confiance, chacun lui retire ses fonds, c’est presque la ruine.

Que s’est-il passé ? Le roi, plus fin politique que son groupie, ne tient pas à s’embarrasser des trois hommes les plus populaires de France : Laffitte, Lafayette et le vieux Dupont de l’Eure. Il les nomme donc ministre pour les user rapidement en cette période difficile (oui, on peut se débarrasser politiquement un homme en le faisant premier ministre, le cas s’est revu avec Rocard en 1988). Louis-Philippe appelle élégamment cette opération ses « trois médecines à rendre » — au sens le plus physiologique du terme.

La révolution est confisquée est le mouvement libéral vient d’échouer, écartelé entre ses idées avancées et son appui sur le monde des propriétaires, plus conservateur.

Même s’il a gravement écorné sa fortune, Louis-Philippe n’atteint par la popularité de Laffitte : quand son hôtel particulier est saisi, le peuple lance une souscription nationale, l’achète et le lui offre. Des plaques de rue portent toujours son nom et le jour de son enterrement, 20 000 personnes font faire au catafalque le tour de la colonne de juillet, dressé place de la Bastille, en souvenir des morts de 1830.

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