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L’égalité n’est pas un objectif souhaitable

dimanche 18 avril 2004

Cette théorie de la société égalitaire est reprise aujourd’hui par les antimondialistes : nous ne pouvons trouver le bonheur absolu que dans l’égalité de tous les individus. Nous devons donc réduire toutes les inégalités notamment entre riches et pauvres. Il s’agit donc avant tout d’une égalité matérielle. Cette suffisance dans le matérialisme marxiste est tragique. Elle admet, et fait croire que le bonheur n’est atteint que dans la répartition égale des richesses. Le vieux dicton populaire français ne dit-il pas que « l’argent ne fait pas le bonheur » ? C’est bien l’erreur dans laquelle est tombée notre élite. Le peuple à travers ce proverbe, fait preuve de bon sens et montre sa juste perception de la réalité. A en voir les sondages effectués régulièrement auprès de la population, aucun critère n’est une référence matérielle. Le bonheur pour les français est d’abord abstrait, non palpable. La vie affective, la famille, la vie spirituelle, être épanoui(e) dans son travail sont les éléments les plus cités. L’égalité matérielle n’est donc qu’une construction intellectuelle, une fausse perception des réelles aspirations des êtres humains.

L’égalité se heurte à un postulat fondamental : celui de l’unicité de chaque individu. Nous possédons un code génétique unique, nous naissons et grandissons dans des milieux différents, et nous avons des dons et des capacités différentes. Comment pourrions-nous alors parvenir à une égalité parfaite ? En nous réalisant, nous avons des domaines ou nous réussissons mieux que d’autres. Mais nous ne pouvons exceller dans tous les domaines. Or les égalitaristes voudraient que nous atteignons tous, les mêmes niveaux dans tous les domaines par une redistribution équitable. L’intelligence d’une certaine manière deviendrait "redistribuable" en baissant par exemple le niveau d’un concours. Cela donne l’illusion que tous ont le même niveau intellectuel. Mais la redistribution implique qu’il y ait des critères de répartition. Certains en seront donc exclus : c’est là que le mythe de cette société parfaite s’effondre.
Si nous sommes nés différents ce n’est certainement pas pour construire une société où tout est identique. Nous ne poursuivons pas tous les mêmes buts !. C’est cette différence qui fait la richesse de notre civilisation. Cette incompatibilité entre unicité individuelle et la recherche de l’égalité n’a pas ébranlé pour autant les tenants de cette idéologie.
La recherche de l’égalité n’est donc pas naturelle.
Ils l’ont donc imposé d’abord par la force en bâtissant les sociétés communistes. Ces sociétés se sont effondrées d’elles mêmes à partir du moment ou le pouvoir qui maintenait cette égalité s’est affaibli. Dans les pays occidentaux ou la tradition de l’Etat de Droit l’a emporté sur la dictature, les idéologues ont trouvé un moyen plus insidieux : celui de la législation pour progressivement rendre nos sociétés plus égalitaires.

Examinons donc l’égalité sur le plan du droit. La déclaration des droits de l’homme de 1789 énonce le droit fondamental suivant qui arrive en sixième position : « La Loi est l’expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les Citoyens étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. ». Cette déclaration intégrée dans le préambule la constitution française énonce clairement l’égalité devant la loi de tous sans aucune distinction.
Il n’y a aucune nécessité que nous soyons égaux matériellement pour être traité de la même manière. Pour que les inégalités disparaissent entre les individus, il faut légiférer. Autrement dit, en pratique, pour qu’un groupe d’entreprises A plus compétitives à B soit égal au groupe B, il faut rédiger une loi pour limiter A ou écrire une loi pour favoriser B par rapport à A. Mais dans les deux cas, la loi lèse A par rapport à B et la loi avantage B par rapport à A. La loi est utilisée ici pour discriminer un groupe par rapport à un autre. Donc A et B ne sont pas égaux devant la loi !. Nous arrivons donc à une conclusion capitale sur le plan juridique qui confirme que la recherche de l’égalité n’est pas compatible avec le droit fondamental de l’égalité devant la loi. Ce qui impose implicitement que pour être égaux devant la loi, il faut forcément que nous soyons différents ! Cette confusion conduit aujourd’hui notre législation à la dérive. Les lois se contredisent les unes les autres jusqu’à être parfois contraire à la Constitution !
La faiblesse de nos institutions ne permet pas de faire respecter le principe d’égalité devant la loi qui aurait pourtant cassé un certain nombre de lois, mais c’est une autre histoire…

Un autre point important est celui de la question des relations entre liberté et égalité. La liberté est intrinsèque à l’homme comme l’explicite la déclaration des droits de l’homme. Mais pour imposer l’égalité de tous il faut obliger les individus à poursuivre des buts communs. Il y a donc atteinte à notre liberté individuelle. Si nous reprenons l’exemple du groupe A et du groupe B, nous avons montré que le groupe A était limité pour permettre à B de l’égaler. La liberté de A est donc limitée par rapport à B sur un motif arbitraire. Il y a donc incompatibilité entre la liberté de l’homme et la recherche de l’égalité. Les conséquences, sont que A ne pouvant progresser va s’appauvrir. Mais B qui pourrait paraître le gagnant n’est en fait pas mieux avancé. La loi lui donnant un avantage de fait, il ne va pas faire l’effort de progresser et il va lui aussi finalement s’appauvrir. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Si par un heureux coup du sort un gouvernement intelligent supprime cette loi, le groupe A qui rongeait son frein de ne pouvoir progresser, va réussir à se remettre rapidement à croître. Par contre le groupe B, qui a pris des habitudes de paresse avec la loi, aura beaucoup plus de mal à rattraper A. Il se trouve doublement désavantagé par rapport au cas ou il n’y avait pas de loi limitative. L’expérience montre donc que nous n’avons pas intérêt à produire des lois égalitaires. B a plus de chances de s’en sortir dans un système libre que dans un système égalitaire. Mais le facteur de l’aléa sur le résultat n’est pas accepté par les idéologues égalitaristes : B peut avoir toutes les chances de son côté pour réussir mais ne pas réussir à cause de facteurs non prévisibles et extérieurs ! Il n’en reste pas moins que la probabilité de réussir est nettement plus grande dans une société libre que dans une société égalitaire.
En planifiant et en organisant l’ensemble des besoins des individus par un organisme central pour éviter tous les abus et inégalités, nous supprimons du même coup la liberté individuelle et la liberté d’organisation. La liberté et l’égalité sont donc contradictoires à tout point de vue. Par conséquent l’égalité nuit à la poursuite du bonheur de chacun contrairement à ce qu’affirment les tenants de l’égalité.

Nous avons retourné la logique : La recherche de l’égalité est toute sauf souhaitable ! Les faits montrent ainsi l’inconstitutionnalité de l’égalité sur le plan juridique et son caractère antinaturel. L’égalité n’a aucun sens en dehors de celle devant la loi. L’égalité ne permet en aucun cas d’accéder au bonheur. Seul l’exercice de la liberté permet d’y parvenir au mieux. Aussi, non seulement il faut affirmer les conséquences néfastes de la recherche de l’égalité mais il faut la combattre pour la survie de notre société. Comme disait Lord Acton " La meilleure chance de bonheur que le monde ait jamais entrevue a été gâchée parce que la passion de l’égalité a détruit l’espoir de la liberté ". Il faut donc en finir avec cette conception marxiste qui gâche notre espoir d’accéder à une vie meilleure.

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