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L’ami mou des mollahs durs

vendredi 18 avril 2003

Inutile d’épiloguer sur le soutien sans réserve que la social-démocratie franchouille a offert au boucher de Bagdad depuis l’intronisation de celui-ci dans les années 70, sur ce point comme sur beaucoup d’autres, Giscard, Mitterrand, Jospin, Chirac même combat ; la guerre qui vient de se dérouler en a apporté la preuve ultime, que l’histoire se chargera de graver pour la postérité.
La postérité, l’histoire, voilà précisément ce qui chatouille l’orifice le plus sensible de l’anatomie de Notre-Grand-Président-Total-Chirak et, grâce aux 82 % de voix récoltées l’an dernier à la fin de la Consensuelle-Élection-Des-Démocrates-Unis, puis aux 92% de nationaux-sondés qui l’ont soutenu sans faille lors de sa déballonnade guignolesque face au Parti Baas et au Satrape de Babylone, la démangeaison suit et précède l’ouverture toujours plus accentuée dudit orifice, ce qui demande sans cesse un godemichet plus efficient.

Connaissant notre amateur présidentiel de la tête de veau sauce gribiche, on pouvait compter sur lui pour s’en procurer un au plus vite.
Il ne restait plus grand chose à faire, en effet, pour éjecter 15 siècles de civilisation française dans la bonde des images d’Épinal, il ne restait plus qu’à passer de la complicité passive à la collaboration active.
Après la Guerre en Irak toutes les hypothèses étaient ouvertes, même les plus invraisemblables a priori.
Il fallait avoir vu, en effet, durant 3 semaines pleines, les tronches impavides des présentateurs de la TéléChiraquie, en compagnie de leurs commentateurs invités, tenir des propos invraisemblables sur un "nouveau Viêt-nam" à longueur de journée, et d’interminables "nocturnes", allant même jusqu’à oser nous parler de STALINGRAD (Stalingrad !) à la veille de l’entrée des troupes US dans la capitale irakienne. Il fallait avoir vu les mêmes tronches sinistres, deux jours plus tard, longues comme des utopies de pissotières, quand il s’avéra qu’il s’agissait probablement de la guerre du Viêt-nam la plus courte de l’histoire, et d’une bataille de Stalingrad à peu près aussi virtuelle qu’un jeu d’arcades pour intellectuels assoupis !
Pour une fois, Baudrillard a bien eu raison, et comme avant terme, s’il-vous-plaît : car cette fois ci, en effet, la Guerre du Golfe n’a pas eu lieu.
Vous les avez donc vues comme moi, ces tronches de robots démocratiques, refusant obstinément d’admettre que la "bulle phantasmatico-politique" dans laquelle vit la France depuis la Grandeuh-Victoireuh-Des-Forceuh-Démocratiqueuh de l’an dernier a éclaté comme une bulle de savonnette, que les prétentions régaliennes de Chirak, les goitreuses rodomontades de Villeputain n’étaient sans doute pas la meilleure des politiques étrangères à suivre, en pleine explosion transnationale du terrorisme islamiste, et en pleine "construction européenne" - et quelle "construction" ! et pour quelle "Europe" ! lisez donc l’informe papelard que les crânes d’oeufs de la bande à Giscard ont concocté en guise de "constitution", vous m’en direz des nouvelles -, oui vous les avez vues et entendues ces caisses enregistreuses de la Parole d’État, d’un bord à l’autre de l’Atlantique, car au Québec, comme en France, c’est le même parti qui domine, et qui domine partout, puisqu’il domine le CHAMP DE LA PAROLE. Toutes les hypothèses étaient envisageables, donc.
Une alliance militaire avec la Corée du Nord ? L’envoi de nos parachutistes aux côtés des FARC colombiennes ? L’ouverture de stages commandos officiels pour les recrues du Djihad Islamique ? Une déclaration de guerre à la Grande-Bretagne ? Une tentative de reconquête des Amériques ?
Nous n’avions pas - je crois - prêté assez d’attention à la visite expresse (c’est le mot) qu’avait effectué Dominique de Villeputain aux Mollahs de Téhéran, juste après la fin des hostilités en Irak.
La presse-aux-ordres, au demeurant la même en France qu’au Québec, et aux ordres du même parti, celui de la destruction du pôle occidental de souveraineté, la presse des aboyeurs post-gauchistes professionnels, donc, nous fit part d’un voyage diligenté par la signature d’on ne savait trop quels contrats civils (les mêmes qu’avec notre ancien copain de Bagdad sans doute) et par la nécessité de renouer on ne savait trop non plus quels liens diplomatiques.
Mais maintenant nous savons. Nous savons quel "contrat" le gouvernement de Total-Chirak a passé avec les Ayatollahs-Dictateurs, nous savons de quels types de liens "diplomatiques" il s’agit : Il y a trois jours la Gestapo Chirakienne est intervenue en masse pour arrêter plus de 160 OPPOSANTS au régime islamiste de Téhéran.
Comme à l’époque de nos "Sections Spéciales" et de notre "Police Française" (à prononcer avec un fort accent prussien), nous effectuons NOUS-MÊMES le travail de répression des tyrans, en échange de quelques Airbus, et d’une relative tranquillité sur notre sol. Et afin que notre honte soit à jamais inscrite au fronton des abominations révisionnistes post-modernes, cette action de supplétif à la solde du Hezbollah et des Pasdarans est présentée au peuple français, plongé dans son Hypnose Consensuelle Générale, comme une opération participant de la "lutte internationale contre le terrorisme" ! Si jamais des crimes doivent se payer au XXIe siècle, comptez sur moi pour que l’acte d’accusation n’oublie pas ce gouvernement de pures salopes. Dans l’attente de ce jour bienheureux que je ne connaîtrai certainement pas, inutile d’imaginer que des intellectuels du Québec, ou quelque officine d’"étudiants" d’une Université ou une autre, appellent à une manifestation devant le Consulat de France à Montréal pour dénoncer publiquement la guerre que cette nation conduit désormais aux côtés des régimes terroristes et donc contre leurs populations asservies, et plus encore contre les foyers de résistance au totalitarisme.
Ils ont bien mieux à faire avec leurs "vigiles" devant l’Ambassade d’Israël, rue Peel, tout le monde sait qu’un démocrate (ou pire un monarchiste) iranien ne vaut pas le centième de la dent en or d’un gangster du Hamas.
Quant à la racaille gauchiste française, du P.S. au hitlero-trotskistes de diverses obédiences, son silence est plus lourd et plus assourdissant qu’un Boeing qui s’écrase sur une tour. Pas un connard de professeur de sociologie pour discourir à n’en plus finir sur les "martyrs" (des vrais, ceux-là, et y compris au sens coranique) qui s’immolent par le feu devant les Ambassades de la Grosse Truie, un peu partout dans le monde. Pas un postier de la IVe Internationale déguisé en apprentie-députasse, pas une seule féministe en guerre quotidienne contre la discrimination et le patriarcat, pas le moindre éditorialiste en vogue, pas l’ombre d’un épicier de ragots révisionnistes, pas un Nick Mamère, pas un Thierry Fraudisson, non, pas une seule crevure de la nouvelle Oligarchie Culturelle ne s’est indignée des pratiques du gouvernement franchouille qui, s’il s’en était pris ainsi à trois chiliens vingt ans après le Coup d’État de Pinochet aurait vu se dérouler un peu partout des manifestations à peu près aussi nombreuses et "spontanées" que lors des déambulations collectives contre la Guerre en Irak.
Il n’y aura même pas d’acteurs de cinéma pour nous taper une bonne petite apoplexie humanitaire, d’abord d’où sortent-ils ces Iraniens ? Pourquoi ont-ils le culot de défier ainsi les Mollahs de Téhéran et le Moghol de l’Élysée ?
Les Québécois, comme les Français, ont désormais bien d’autres choses à faire, entre deux manifestations pacifistes ou anti-mondialisation : il doivent s’occuper de leur retraites, et de leurs 35 heures, pour les uns, de leurs fonds de pension, et de leurs infrastructures routières, pour les autres.
Ne reste plus qu’à espérer pour qu’un jour ce pays qui fut la France, et trahit à chaque occasion la grandeur de son histoire, passe sur la liste des "États-voyous". Avec un Chirak à sa tête, c’est tout simplement le mieux qu’on peut lui souhaiter.

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