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Pour un vrai libéralisme social !

mardi 22 avril 2008

On s’en souvient, Mitterrand est parvenu à se faire élire en 1981 sur un programme irréaliste sur le plan économique, qui lui coûtera cher. Lorsqu’il choisit Fabius comme Premier ministre, c’est le tournant. Mitterrand déclara à l’époque : " on a tout essayé contre le chômage " ce qui est faux, et c’est ce que d’ailleurs avait répondu Chirac il y a quelques années :" personne ne peut critiquer le libéralisme en France puisqu’il n’a jamais été appliqué ". Les propos malheureux d’un Mitterrand ont fini par exaspérer et faire déprimer les français, qui boycottent de plus en plus les urnes. Depuis le tournant de 1985, nos politiques ( trop ) souvent issus de l’ENA mènent ce qu’ils appellent des politiques sociales-libérales et se définissent comme tels, qu’ils soient de droite ou de gauche, rejetant un libéralisme qui nuirait à leurs privilèges. Hé oui, je vais chercher la petite bête mais la racine du mal est là : plus de 60 % de l’Assemblée Nationale n’est composée que de personnes qui ont exercé dans la fonction publique toute leur vie, et qui n’ont jamais mis les pieds dans le privé. Quant au Sénat, j’avoue mon ignorance sur le pourcentage, mais j’imagine qu’il doit être à peu près similaire.

Il faut donc rompre avec le " social-libéralisme " cher à un Jospin et à un Chirac et lui préférer le libéralisme. Qu’est-ce que ça signifie concrètement ? Le problème c’est que les français ne se rendent pas compte de tous les avantages que le libéralisme leur apporterait dans leur vie quotidienne. Il est présent à chaque instant. Cela n’a l’air de rien, mais le fait de divorcer, le fait pour une femme d’avorter, pour un concubin homosexuel d’adopter un enfant ou d’en adopter un, le fait de n’être pas contraint de se marier par une loi religieuse, le fait d’accorder à un enfant naturel ( né de couples non mariés ) adultérin ( né d’un adultère ) et légitime ( né d’un couple marié ) les mêmes droits, est bien un progrès libéral. On a trop souvent l’habitude de considérer le libéralisme uniquement dans sa sphère économique. Or le libéralisme est social ( c’est tout ce que j’ai évoqué précédement ) politique, philosophique et économique.

Parlons donc du volet économique, et montrons donc pourquoi le libéralisme est humain. Quand vous faites le plein, vous savez que sur ce que vous payez, plus de 80 % de la note vont à l’Etat. Il est évident que la flambée des prix du pétrole, lorsqu’elle a cours comme maintenant, ne pénalise pas ceux qui ont les moyens ( cadres sup, familles aisées ) de subvenir à leurs besoins, mais les autres, ce dont on ne parle jamais : les familles modestes, les familles à bas revenus. Ce sont eux qui sont les plus pénalisés. Quand ils vont à leur travail ou qu’ils déposent leurs enfants à l’école, ils consomment de l’essence. Et malheureusement, très fréquemment ils sont obligés de ravitailler leur voiture. S’ils ne le font pas, ils ne pourront plus utiliser leur voiture, ils ne pourront plus aller à leur travail et à partir de là, licenciement. On sait ce qu’il arrive. Je ne peux pas supporter cette situation, socialement injuste, et je pense que vous pensez comme moi. Qu’est-ce qu’il faut faire alors ? Réduire très fortement la part que retire l’Etat d’un plein d’essence, et la faire passer de 80 % à 10 %. Ainsi, nous permettrons à des familles qui ont de faibles ressources de voyager plus souvent, car elles auront plus d’argent dans leur porte-monnaie, mais aussi de vivre dans de meilleures conditions.

Il ne faut pas s’arrêter là. Il y a d’autres abbérations en France, parlons en. L’ISF, par exemple. Pour Chirac, l’ISF n’est payé que par les patrons du CAC 40, des riches multimillionaires qui ont les moyens d’être taxés. Pour moi, avec la flambée des prix de l’immobilier ( dont l’Etat par ses réglementations en est le principal responsable )
tout le monde, riches comme classes moyennes voire même bas revenus, comme c’est le cas à l’ïle de Ré, en souffre. De plus, l’impôt coûte plus qu’il n’en rapporte à l’Etat. Mais cela n’est pas le problème. Le problème ce sont ces familles qui se saignent aux quatres veines pour payer. Dans l’idéal, il faudrait donc supprimer cet impôt qui pénalise tout le monde. Le mieux serait de procéder comme suit : il faut prendre l’Impôt sur le Revenu, l’Impôt sur les sociétés, l’ISF et les fusionner pour ne former qu’un seul impôt, mais qui serait très inférieur à la moyenne européenne, le plus faible qui soit. Ainsi, nous ferons d’une pierre deux coups : nous réduirons les inégalités et nous encouragerons les investisseurs étrangers et français à créer leur propre entreprise sur notre territoire, ce qui créera de l’emploi, de la richesse et donc, du progrès social. Mais il y a autre chose : les droits de successions. Peu de gens le savent, mais les concubins par exemple, sont contraints de payer 60 % au FISC qui ne les reconnaît pas en terme de droits de successions. Toute la richesse d’une vie qui part dans les mains de technocrates. Je ne l’accepte pas. Selon moi, il faudrait supprimer tous les droits de succession. Et qu’on ne me dise pas que cela fera moins d’argent à l’Etat. On peut toujours le réformer et réduire fortement la dépense publique.

Tout reste à faire, on pourrait en discuter pendant des heures tellement notre prétendu modèle social est caricatural. La TVA par exemple. La TVA, c’est tout le monde est soumis au même régime. Alors si pour un riche patron ça ne pose pas de problème, pour quelqu’un qui a des faibles ressources, c’est un réel problème. Imaginez que vous gagniez 600 euros par mois. Imaginez que tous les mois, la TVA vous retire 60 euros. Ca fait toujours moins de médicaments ou de denrées alimentaires à la maison pour les enfants. Cette situation est purement insupportable. Le plus juste serait de faire passer la TVA de 19,6 % à 5 %.

La taxe d’habitation, encore un exemple ! Les français ne le savent pas assez, mais elle coûte six fois plus chère à Sarcelles qu’à Neuilly. Il est vrai qu’à Neuilly, il y a beaucoup plus d’entreprises qu’à Sarcelles. Or tout le monde sait, j’espère, que les habitants de Sarcelles ne roulent pas en Porsche. Il faut donc supprimer cet impôt injuste qui pénalise durement les chômeurs, les familles modestes, tous ceux dont on ne parle pas assez dans les médias, parce qu’ils ne pèsent pas assez sur le plan électoral.

Autre chose : les prix. Pour moi comme pour vous, ceux-ci n’arrêtent pas d’augmenter, pénalisant justement ceux qui ont des faibles ressources. Il est donc important de les réduire. Comment ? Par la concurrence. On pourra ainsi faire chuter les prix de 10 à 30 %, ce qui n’est pas négligeable : cela ferait autant d’argent économisé dans la poche des plus défavorisés et cela profiterait à la consommation en général, donc à tout le monde.

Il y a bien d’autres choses. La Sécurité sociale. Les remboursements des dépenses maladies, contrairement à ce que pensent les français, s’adressent principalement aux classes moyennes et supérieures, ainsi qu’aux cadres, au détriment des ouvriers et des plus démunis, laissés sur le carreau. Tout le monde vous dit que nous avons le meilleur système de santé du monde. Moi je dis que nous avons le système de santé le plus inique du monde. Car en imposant tant de charges aux employeurs et tant de prélèvements aux employés, on ne créé aucun progrès social possible : l’employeur n’augmentera pas son salarié qui lui coûte trop cher, et le salarié, quant à lui, sera soumis à une Sécurité sociale sans liberté de choix, il sera mal remboursé, et en plus il paiera le prix fort ( dans une situation de monopole, aucune concurrence n’est possible, les prix sont donc élevés ). En voilà une autre de situation injuste socialement ! Alors que faire ? Il faut privatiser la Sécurité sociale et mettre fin aux pratiques anti-concurrentielles de ce secteur. Ainsi, la multiplicité des sociétés d’assurance privées permettront à chaque salarié d’être mieux couvert et de payer moins cher. Si un smicard décidait de s’assurer en Suisse, il gagnerait l’équivalent de trois SMICS supplémentaires chaque année, et serait bien mieux assuré. On m’objectera que les plus pauvres seraient les grands perdants de ce système. Il serait toujours possible, à la rigueur, d’accorder des aides sociales aux plus démunis, mais cela ferait l’objet d’une réforme de plus grande ampleur qui concernerait aussi le RMI. Ce qui sera logique, ce sera donc de réduire fortement les prélèvements obligatoires, les faire passer de plus de 50 % à 15 %. Ainsi, nous créerons de la richesse dans notre pays et nous réduirons les inégalités.

Le SMIC ! Depuis l’arrivée de Raffarin, il n’a cessé d’augmenter. Pour certains, c’est une bonne chose. Mais même si cela part d’un bon sentiment, augmenter les salaires des employés, on crée une forme de sécurité de l’emploi ( avec toutes les réglementations et la limitation des licenciements, etc ) qui nuira toujours aux plus faibles. Prenons un exemple concrêt : vous imposez toujours plus de fiscalité et de réglementations à une entreprise. Celle-ci a le choix : soit elle fait faillite, soit elle se délocalise. Elle va donc se délocaliser, laissant des ouvriers sur le carreau. Ceux-ci n’ont pas de diplômes. Que va-t-il se passer ? En France, ils ne seront pas embauchés. Un employeur préférera toujours prendre un diplômé qualifié qu’un employé non qualifier, d’autant plus que le niveau du SMIC est presque le même que les salaires des employés qualifiés. Et voilà comment vous créez de l’inégalité : vous laissez toujours plus de gens dans le chômage, dans la misère... A mon sens, il faut donc corriger cette inégalité, et seule une politique libérale peut y parvenir.

Parlons maintenant des universités. On nous dit, si on les privatise, il y aura toujours plus d’élèves qui ne pourront pas payer les frais d’inscription. A moi de leur rappeler qu’aujourd’hui ceux qui paient pour que j’aille étudier dans ma faculté ne pourront jamais s’y rendre eux-mêmes puisqu’au vu de ce que l’Etat leur prend chaque année, ils ne pourront jamais le faire. De plus, rappelons que les facultés sont dans un état pitoyable et qu’un étudiant sur deux se retrouve au chômage. Mais sinon, nous avons le meilleur système éducatif du monde ! La culture générale c’est bien, mais un employeur ne va pas vous embaucher parce que vous savez que Napoléon a fait son coup d’Etat le 18 Brumaire. Il s’en moque, ce qu’il veut c’est que vous soyez expérimenté et compétent, que vous ayez une formation professionnelle. C’est pour cette raison que je crois à la privatisation des universités : d’abord, en instaurant une libre concurrence réelle, les écoles baisseront leurs prix, ce qui permettra à tous, riches ou pauvres, de se rendre dans ces écoles pour étudier ( exemple des congrégations religieuses aux states ) ensuite, ils seront sûrs à l’arrivée de trouver un job, et c’est ce qui compte le plus, non ? Si vraiment les français ont peur à l’idée que l’on puisse privatiser les universités, on peut toujours assurer à l’opinion publique que les pauvres acquiereront une formation sans qu’ils ne soient contraints de faire des petits boulots pour payer leurs études, dans ces universités, le tout par les entreprises.

Les hôpitaux eux aussi, feront l’objet d’une privatisation. Il est évident que les revendications de ceux qui y travaillent sont légitimes : seulement la hausse de leurs salaires ne sera possible que dans le cadre du privé. Je crois par ailleurs que le salaire au mérite sera une bonne chose avant d’entamer une réelle privatisation des services publics, pour adapter tout le monde aux règles du privé. A terme, la SNCF, EDF, la Poste, seront privatisés, et on sera sûr que le service minimum sera bel et bien garantit ! Il est évident qu’il faut poursuivre le mouvement. Tout est privatisable. On peut envisager la création de villes privées puisque cela existe aux Etats-Unis et dans d’autres pays et cela connaît un grand succès. Cependant, sur un plan réaliste, disons les choses comme elles sont : l’Etat doit se concentrer uniquement sur ses fonctions régaliennes, la police, la défense, et la justice. Tout le reste devrait être délégué au privé.

Qui aujourd’hui ne pourrait-il pas voir tout ce qu’il y a d’humain et de social dans le libéralisme ? Le libéralisme est plus social que n’importe quel " social-libéralisme " qui ne fera que ruiner la classe moyenne et appauvrir les plus démunis. Les libéraux sont plus gauchistes que les gauchistes eux-mêmes. Ils sont ouverts, tolérants, modernes, refusent le conservatisme, rejettent la haine. Ils veulent que tout le monde ait une chance de réussir dans notre société. Ils veulent que tout le monde vive dignement et correctement. Qui peut s’opposer à cette idée ? Comme l’a dit Vincent et je partage son avis, je préfère une société où les pauvres vivent correctement et convenablement, puissent bénéficier de services, mais où les riches gagnent cent mille fois plus, plutôt qu’une société où les riches sont moins riches, où les classes moyennes sont écrasées par les impôts et où surtout les pauvres vivent dans la misère la plus noire...

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