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4 mai 1979

Il y a 30 ans naissait le thatchérisme

lundi 4 mai 2009

C’est dans un contexte marqué par une crise à la fois économique, sociale, politique et culturelle que Margaret Thatcher mena les conservateurs à la victoire le 3 mai 1979 - 44% des voix et 339 élus, contre 37% aux travaillistes et 269 élus -, devenant le lendemain la première femme à diriger le gouvernement d’un pays occidental.

C’était il y a trente ans : la Dame de Fer entrait au 10 Downing Street, le 4 mai 1979, à l’âge de 53 ans, au lendemain de la victoire des Conservateurs aux élections générales - où ils avaient raflé une majorité de 44 sièges à la chambre des Communes. Elle y restera plus de onze ans et demi, avant d’être remplacée en 1990 par le conservateur John Major pour six ans et demi. Il y a 30 ans... et presque autant de citations pour dresser son portrait :

« Je suis une alliée des États-Unis. Nous croyons aux mêmes choses et nous les défendrons sans flancher. N’essayez jamais de me séparer d’eux. » Ainsi Thatcher avisa Gorbatchev. Reagan et elle prirent la tête de la bataille finale de la Guerre Froide, et en firent la plus grande priorité. Ils gagnèrent cette guerre, étendirent le champ de la démocratie et de la liberté, et furent pour cela - comme maintenant dans la guerre contre le terrorisme - accusés d’impérialistes, de bellicistes, d’esclaves des multinationales et dépeints comme des monstres antipathiques.

« Quand il faut défendre les principes et le bien, la Grande-Bretagne prend les armes. » L’idée de la défense n’est pas toujours facile à argumenter face à l’opinion publique. Moins encore face aux pacifistes sincères ou trompeurs. Thatcher la développa avec efficacité, comme dans la Guerre des Malouines, contre les dictateurs argentins, participant ainsi activement à leur chute.

« Si vous lavez les mains en Irlande du Nord, vous les laverez avec du sang. » Ainsi admonesta-t-elle les membres de son parti, en résumant sa position en faveur de la liberté et des droits dans une zone ravagée par la violence.

« Nous devons enlever aux terroristes l’oxygène publicitaire dont ils dépendent. » Thatcher savait ce qu’était le terrorisme et savait qu’il fallait le combattre sur tous les terrains.

« Nous n’avons pas réussi à restreindre les limites de l’État en Grande-Bretagne seulement pour contempler comment elles recommencent à grandir à l’échelle européenne, avec un super État qui exerce une nouvelle domination depuis Bruxelles. » Elle craignait également l’interventionnisme rampant européen, et encore aujourd’hui on peut toujours craindre que la tendance antilibérale et bureaucratique ne prévale.

« En politique, on s’attend toujours à recevoir un coup de couteau dans le dos. » Elle savait de quoi elle parlait : souvent elle souffrit du "feu ami" des tories.

« Passeront beaucoup d’années, et je ne le verrais pas, avant qu’une femme dans notre parti en prenne la tête ou arrive à être Premier Ministre. » Comme quoi, elle pouvait aussi se tromper.

« Quelle cause importante aurait pu être poursuivie et conquise derrière une pancarte qui proclamerait ’Défendons le consensus’ ? » De l’importance d’avoir des principes, de ne pas pervertir la démocratie en la réduisant à un exercice démoscopique, et de défendre ces principes bien qu’ils ne comptent pas toujours sur des accords ou des appuis.

« On arrive seulement au sommet de l’escalier en montant marche par marche. » Habituellement considérée comme une extrémiste, Thatcher le fut seulement pour les intellectuels et la gauche, mais non pas pour ceux qui importaient : les électeurs.

« Gagner une bataille peut demander de la livrer plusieurs fois. » Dans sa longue carrière politique, elle appliqua régulièrement cet apophtegme. Surtout la bataille de la communication.

« Le réalisme ne conduit à rien : soyez fidèle à votre coeur et essayer d’atteindre vos rêves. » Thatcher fut souvent pragmatique, mais savait combiner les deux attitudes.

« Nous devons appuyer les travailleurs, pas les glandeurs. » De nombreuses déclarations de ce style, contre les privilégiés et les subsidiés, firent que des millions de travailleurs renièrent les syndicats et la gauche, et votèrent pour une candidate capable d’affirmer ce qui était à la fois insolite et évident.

« Vous avez vu cette nuit les images par la télévision : ici on prétend remplacer l’empire de la loi par l’empire de la violence urbaine, et nous ne le permettrons pas. » Thatcher ne céda pas face aux grèves sauvages des mineurs. Elle ne compta ni sur les médias, ni sur le "monde de la culture", mais bien sur celui du peuple britannique.

« L’économie est à peine la méthode : il s’agit d’atteindre l’âme et le coeur. » Comme tout gouvernant possédant la moindre caractéristique libérale, elle supporta les critiques contre ses politiques supposément "matérialistes". Paradoxalement, ses fameuses politiques non seulement possédaient des valeurs morales, inséparables du libéralisme, mais eurent également beaucoup plus de succès que celles de ses adversaires socialistes en termes de stabilité, d’emploi, de croissance et de bien-être.

« Si notre seule opportunité est celle d’être égaux, ce n’est pas une opportunité. » Face à la pensée unique égalitariste, aux amants du lit de Procuste, Margaret Thatcher promut l’égalité libérale, c’est-à-dire l’égalité devant la loi, qui ne châtie pas ceux qui se détachent du lot par leurs mérites et leurs efforts.

« Les gens pensent que les sommets sont comme celui de l’Everest, et qu’il n’y a pas de place là-haut. Mon message est : il y a de la place en suffisance au sommet. » Apparemment contradictoire, cette déclaration libérale indiquent que les opportunités sont ouvertes et les sommets ne sont pas monopolisés s’il y a la liberté.

« Les pennies ne tombent pas du ciel : il faut les gagner ici-bas, sur Terre. » Beaucoup de sens commun qui contraste avec la démoralisante politisation redistributive dominante.

« Le jour à la fin duquel vous vous sentez une personne satisfaite n’est pas celui où vous vous prélassiez, mais celui où vous aviez mille choses à faire et que vous avez faites ! » Autre hommage au travail et à la responsabilité.

« Personne ne se souviendrait de Bon Samaritain s’il n’avait eu que des bonnes intentions. En plus, il avait de l’argent. » Déclaration qui pointe le doigt sur la solidarité libre et individuelle, dans un monde où elle est détestée, et où on applaudit qu’elle soit remplacée par la coercition politique.

« La société n’est rien. » Contre le fondamentalisme socialiste, pour lequel les "droits collectifs" ou "sociaux" priment sur la réalité tangible des individus souverains.

« Si vous voulez que quelque chose se dise, demandez-le à un homme. Si vous voulez que quelque chose se fasse, demandez-le à une femme. » Les féministes ont de nombreuses raisons pour admirer Margaret Thatcher, mais elles la détestèrent, parce que les pseudo progressistes et le politiquement correct censurent le féminisme qui ne serait pas de gauche et antilibéral.

« Les bons conservateur paient leurs factures, et à temps. Ils ne sont pas comme les socialistes, qui dépensent et accumulent les factures des autres. » Fille d’un épicier, elle ironisa souvent sur la prétention de la gauche à être généreuse en dépensant allégrement l’argent des autres.

« Si votre épargne pour votre pension se trouve dans un bas de laine, les socialistes nationaliseront probablement les bas de laine. » Critique du paternalisme des socialistes qui rejetaient l’idée que les travailleurs puissent être les maîtres de leurs propres économies et de leur destin.

« Le parti travailliste n’a pas de principes discernables ; il est vide et artificiel. Et quand quelque chose de réel et d’humain apparaît, c’est le maton amer et agressif que l’on croyait éteint. » Dur diagnostic de la gauche, dont la capacité pour la crispation est inépuisable. Ce qui est intéressant c’est que le travaillisme combla ce vide avec les idées de Thatcher !

« J’espère que l’unique qualité qui ne fasse jamais défaut soit le courage. » Elle dit cela en 1979. On vit par la suite que cette qualité ne lui manqua jamais.


Voir en ligne : Margaret Thatcher sur Wikiberal

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