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Aurélien Véron : L’euro survivra-t-il à la Grèce ?

lundi 15 février 2010

La crise grecque annonce d’autres crises bien plus graves. Comme avec les banques, la bulle atteindra successivement les acteurs les plus fragilisés, et frappera brutalement l’un d’entre eux que personne n’attendait, ou par un angle surprise. La Grèce pourrait être suivie par l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, ou peut-être un jour la France dont le ratio d’endettement atteindra celui de la Grèce dans quelques années. Aujourd’hui, personne ne respecte le contrat moral censé unir dans la stabilité les pays composant l’euro : les fameux critères de Maastricht. Il ne faut exclure non plus que l’Euro soit emporté par le défaut de paiement d’un pays hors de la zone euro. A

En tout cas, aider la Grèce aussi facilement envoie un message dangereux aux autres Etats membres de l’euro : tricher sur ses déficits et sa dette, repousser les réformes, ce comportement n’aboutit pas à une sanction mais au contraire au secours des autres pays dont les gouvernants jouent la solidarité avec l’argent de leurs contribuables déjà étranglés. La seule solution saine aurait consisté à proposer à la Grèce de sortir de l’euro ou de s’engager sur la voie de réformes bien plus dures : baisse massive des dépenses publiques et libéralisation accélérée de l’économie pour que ce pays ne figure pas au dernier rang des pays de l’OCDE en termes d’environnement des affaires. (selon la banque mondiale). Il ne s’agit pas d’égoïsme mais d’appel à la responsabilité de gouvernements qui ont fait n’importe quoi jusqu’ici.

La conséquence du laxisme budgétaire des Etats membres de l’euro et de l’aide apportée à la Grèce, c’est que le mortier qui faisait tenir l’euro est en train de s’effriter rapidement. Les marchés financiers croient de moins en moins à notre devise, à juste titre. Si l’Europe ne fait pas des choix courageux et difficiles dans les prochains mois, je dois avouer, moi qui ai beaucoup soutenu d’euro et la construction européenne, que je ne vois pas un avenir très lumineux pour cette devise qui constitue pourtant une étape importante dans la construction européenne. Triste gâchis de gouvernements court-termistes, électoralistes et sans courage ni vision.

On pourra compléter cet article d’Aurélien Véron en lisant les articles sur l’aléa moral ou le too big to fail du Wikibéral


Voir en ligne : L’euro survivra-t-il


Article repris avec l’aimable autorisation de l’auteur.

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