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3,9 Milliards d’Euros créés à partir de rien.

Un article de Richard North, publié par EUreferendum.

vendredi 26 février 2010

Il va sans dire, bien sûr, qu’un Euro gratuit, ça n’existe pas. La facture devra tôt ou tard être payée par les consommateurs d’électricité dans toute l’Union Européenne.

Le tour de passe-passe que la commission exécute sous nos yeux effarés est d’émettre 300 millions de « permis » d’émissions, supposément à partir d’un stock existant, et de les donner, pour rien, aux compagnies productrices d’électricité qui se portent volontaires pour construire des projets pilotes de capture et stockage de carbone.

Au prix actuel du marché de 13 Euros, équivalent chacun d’une tonne de dioxyde de carbone, il y a une belle plus value potentielle si ce marché monte. Les compagnies à qui on les a données peuvent les vendre à d’autres compagnies productrices d’électricités dont le quota d’émissions serait insuffisant, et les sommes ainsi payées seraient recouvrées via des taxes cachées dans les factures d’électricité.

La première tranche de 200 million de ces permis sera allouée en 2011, et le reste en 2013, pour couvrir jusqu’à 8 projets. Il y a aussi des provisions de faites pour financer de la sorte des projets d’énergies renouvelables.

Des contributions de la part de gouvernements nationaux et compagnies nationales d’électricité sont aussi attendues, et, si la loi sur l’énergie actuellement discutée au parlement britannique en vient à passer, quatre de ces projets pourraient être construits en Grande Bretagne, pour un coût estimé de 1 milliard de Livres Sterling chacun.

Comme si cela n’était pas en soi une folie suffisante, l’opposition Conservatrice et Libérale Démocrate s’est formée en bande organisée contre le gouvernement cette semaine, exigeant des limites obligatoires d’émissions de CO2 pour les centrales au charbon, limites suffisamment restrictives pour qu’aucune compagnie ne puisse continuer à produire de l’électricité.

Même le gouvernement en place, et ce n’est pas peu dire, a eu le bon sens de réaliser à quelle point cette proposition de l’opposition est une folie, et a usé de sa majorité pour faire subir une défaite à cet amendement. Mais ce vote a été serré, sabrant la majorité existante de ses 57 voix supplémentaires à juste 8 voix.

Il y a vraiment une espèce de folie particulière qui affecte le lot actuel de députés britanniques en exercice, qui constitue ce qu’il convient d’appeler avec dédain « le parlement pourri », un parlement qui a l’air d’ignorer totalement les conséquences de ses actions, et qui semble déterminé à faire porter au public britannique un fardeau de coûts inabordables, tout cela dans la poursuite de son obsession du réchauffement climatique.

Mais, si cette folie affecte les parlementaires, elle s’est aussi étendue aux médias. Autant ils peuvent se mettre dans tous leur états sur une bande dessinée de propagande créée par l’Union Européenne pour un coût de tout juste 200.000 Euros, autant écrire un chèque de 3,9 milliards d’Euros et le donner à des compagnies productrices d’électricité pour qu’elle puissent enterrer de la fumée semble ne mériter aucun commentaire particulier.

Et la folie ne s’arrête même pas là. Rien que cette semaine, la Banque Européenne d’Investissements (BEI) a annoncé qu’elle espère prêter au moins 20 milliards d’Euros pour financer des initiatives sur le changement climatique dans l’année en cours.

C’est en nette augmentation par rapport aux 17 milliards de 2009, et surtout par rapport à 2008, quand ces prêts se sont montés à 9,8 milliards. La BEI tire maintenant une grande fierté d’avoir tenu sa promesse de faire du combat contre le changement climatique une de ses priorités de 2009.

Sur les 16,9 milliards prêtés, la catégorie la plus grande a été pour des projets d’énergies renouvelables, qui ont reçu 4,2 milliards, divisés à même hauteur entre l’éolien et le photovoltaïque. Pour les économies d’énergies les prêts se sont montés à 1,5 milliards, la recherche et le développement pour un transport plus « propre » a reçu 4,7 milliards, et les améliorations aux transports urbains 5,5 milliards.

Il y a bien sûr ici un coût de l’opportunité majeur à payer, puisque l’argent dirigé vers ces programmes dépourvus de valeur ne peut être prêté à des entreprises engagées dans des activités plus productives et nécessaires, comme de construire des centrales électriques conventionnelles.

Et la cerise sur le gâteau, le gouvernement britannique a annoncé hier qu’il offre aussi des financements similaires jusqu’à hauteur de 30 millions de Livres Sterling pour encourager Mitsubishi à investir 100 millions dans un programme de recherche sur l’éolien.

Toutes autres considération mises à part, on se demande bien en quoi cela peut être utile, puisque l’Union Européenne contribue déjà 14,6 millions d’Euros à un projet de recherche de conception avancée d’éoliennes, du nom de UPWIND, qui ne se terminera pas avant février 2011.

Quand la folie frappe, cependant, le bon sens et la raison se retrouvent jetés pas la fenêtre, et avec eux des sommes d’argent colossales. Et l’échelle atteinte par cette folie est telle que personne ne semble s’en rendre compte ou même s’en soucier.

Un article de Richard North, de EUreferendum.

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