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On n’a rien fait, et maintenant si on faisait une pause ?

vendredi 12 mars 2010

La seule réforme dont on peut reconnaître qu’elle est engagée est un très léger mouvement en faveur de l’autonomie des universités. En l’absence de grande clarté sur l’autonomie de leurs moyens de financement, et de message clair sur la nécessité de s’établir une sélection à l’entrée et de faire payer des frais de scolarité, qui sont pour les étudiants et leurs familles un investissement qu’il est naturel de considérer que comme le plus important d’une vie, cette réforme là ne peut être considérée que comme minime.

Sur le primaire et le secondaire, n’en parlons même pas. Le mythe selon lequel un ministère à Paris et un groupe de syndicats au plus haut point politisé peuvent répondre mieux aux vrais besoins de chaque enfant sur tout le territoire que des écoles autonomes en charge de leurs propres méthodes et de leur propre recrutement, reste le dogme incontesté. La légende de l’éducation « à une vistesse » reste sacrée, alors que ce qu’il faut c’est au contraire, bien sûr, une vitesse adaptée pour chaque enfant, parce que les enfants ne sont pas des objets standardisés mais des individus en devenir, dont pas deux ne sont semblables. Ce qu’il faut ce n’est pas une ou deux ou trois vitesses, mais bien des centaines de milliers. Seule une relation locale et responsable de chaque école avec chaque famille peut permettre cela.

Pour l’accompagnement du chômage, la fusion ASSEDIC ANPE a fait grand bruit mais la simple privatisation générale de ce secteur, où, comme dans tous les autres, on constate, chaque fois qu’on confie une mission, même des plus partielle, au privé, qu’il la rempli avec de bien meilleurs résultats que le public, n’est nulle part mentionnée.

Sur les privatisations de la poste et du rail, la France emplit à merveille son rôle de boulet de l’Europe : elle attendra, pour respecter ses engagements, jusqu’à la toute dernière minute de la dernière heure du dernier jour. Et à ce moment là elle fera encore trainer en mettant des bâtons dans les roues des nouveaux entrants.

En ce qui concerne la oh combien nécessaire réduction de la fonction publique et de sa masse salariale, les engagements risibles de ne pas renouveler un départ à la retraite sur deux, qui nous promet que la réduction nécessaire prendra un siècle et demi au bas mot, n’est même pas respectée. La fonction publique continue d’augmenter, tout comme sa masse salariale. Pour rappel, on redira ici que les Pays Bas, loin d’être un enfer ultralibéral mais bien plutôt une bonne sociale démocratie bien huilée et rodée, comptent deux fois moins de fonctionnaires, rapporté à la population, que la France.

En ce qui concerne la libéralisation du syndicalisme, rien sinon un processus qui traine au sujet d’obtenir la publication de leurs comptes.

Au sujet de vrais réformes des retraites et de la sécurité sociale, c’est-à-dire rendre à chacun la liberté qui lui revient de droit d’échapper à des monopoles aussi iniques que dangereux pour leur avenir, silence de mort. Un attachement morbide au monopole de la répartition qui ne peut mener qu’à un appauvrissement général et aux conflits intergénérationnels ou entre catégories socio professionnelles, et voilà tout.

Sur les rentes auxquelles s’accrochent nombre de professions protégées, taxis, pharmaciens, notaires, etc. qui plombent le coût de la vie de tous, quelle réforme avons-nous vu ? Quelques licences de plus ici ou là, est-ce ça une réforme ?

Sur l’urgence claire et immédiate de réduire la dépense publique, et le déficit budgétaire, et la dette, l’officielle comme la « habilement » dissimulés dans on ne sait quels comptes cachés dans tous les recoins, et les impôts, les taxes et les charges, qui sont synonymes de destruction d’emploi, on ne voit rien venir. On ne peut qu’assister impuissant au désastre vers lequel nous précipite des politiciens qui semblent inconscients.

Nous n’avons cité ici que quelques rares exemples d’une liste qui serait interminable. Pour donner à une presse complaisante l’illusion qu’il agit énormément, Nicolas Sarkozy est là et bien là, comme pour la « réforme » des 35 heures qui a consisté à ajouter encore des couches de texte au dessus d’un droit social étouffant, qui compte déjà des dizaines de millier de pages, dont de nombreuses contradictoire entre elles. Mais pour réellement faire les réformes qui pourtant s’imposent désespérément et sans tarder, là, on le cherche.

Doit-on dès lors s’étonner que les gens qui avaient espéré au moins quelques réelles réformes, contemplant un tel morne désert, préfèrent rester chez eux, ou voter Frédéric Bastiat, aux élections régionales qui approchent ?

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