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Sur la plupart des sujets majeurs, notamment en économie

La droite a renoncé au débat

mardi 6 avril 2010

par Yves Kerdrel

La France est de plus en plus gangrenée par le « politiquement correct ». La voilà aussi ankylosée par l’« économiquement correct ». Lorsqu’on explique pourquoi il faut un bouclier fiscal, on vous renvoie immédiatement le mot de « solidarité ». Lorsqu’on évoque la faramineuse dette publique, on vous assure qu’il s’agit là d’un « biais idéologique » pour faire réduire le poids de l’État. Et lorsqu’on souligne la précarisation croissante des Français en dépit d’un modèle social que « le-monde-entier-nous-envie », on vous envoie à la figure la montée des inégalités, notamment en temps de crise. Comme si près d’un siècle et demi après le discours de Lincoln, certains pensaient encore que « l’on peut aider les pauvres en ruinant les riches ».

C’est à croire que sur la plupart des sujets majeurs, notamment en économie, la droite a renoncé aux débats, qu’elle s’est elle-même créé des tabous, qu’elle est - peut-être- prête à réformer, mais jamais à refonder. Prenons l’exemple des retraites, qui devrait nous tenir en haleine pendant six mois et dont le dossier vient d’être confié à Éric Woerth. Tout son travail va consister à revisiter de fond en comble le système de répartition, qui est à la base du modèle social. Mais puisque tout doit être déballé à l’occasion de ce débat : le niveau des cotisations, l’âge légal de la retraite, la définition de la pénibilité, voire l’harmonisation entre le public et le privé, pourquoi le débat sur la capitalisation resterait-il donc interdit ?

Il ne s’agit pas d’idéologie, mais simplement d’équité et d’efficacité. Qu’on en juge par cette petite démonstration. Un cadre qui commence sa carrière autour de 25 ans sur la base d’un salaire de 40 000 euros peut espérer la terminer - ne serait-ce que par le jeu de l’ancienneté - à 65 ans avec une rémunération de 200 000 euros. Pendant ces quarante années de travail, lui et son employeur vont acquitter des cotisations Agirc-Arrco, qui devraient à terme lui assurer une pension plus décente que celle promise par la Sécurité sociale. On estime à 30 000 euros par an, en moyenne, le montant ainsi délivré à ces organismes. In fine, il recevra, sur les bases actuelles, de la part de ces organismes de retraite complémentaire une pension de 60 000 euros par an, lorsqu’il aura liquidé ses droits.

Imaginons maintenant que ces 30 000 euros de cotisations annuelles (la moitié payée par l’employeur et l’autre par le salarié) aient abondé un fonds de capitalisation, le plus prudent qui existe, par exemple un fonds placé en obligations d’État à 4%.

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Voir en ligne : La chronique d’Yves Kerdrel

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