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Crise financière grecque

Le malade qui ne veut pas guérir

vendredi 9 avril 2010

La Grèce a copié tous les vices d’autres États sans aucune de leurs vertus. Les Grecs veulent vivre comme des Allemands ou des Suédois, à l’ombre d’un État nourrice, tout en conservant un mode de vie « latin », travaillant le moins possible et sans responsabilités. Essayant de vivre aux crochets des autres, sur la voie du socialisme parasitaire.

Le plan concerté il y a deux semaines entre la Grèce, l’Union européenne et le Fonds Monétaire International n’aura servi à rien. Car c’est bien ainsi qu’il faut comprendre le porte-parole du gouvernement grec Georges Pétalotis lorsqu’il déclare jeudi qu’« il n’était pas nécessaire pour le moment d’activer le plan d’aide UE-FMI ». Concrètement, le gouvernement grec refuse l’offre du FMI pour sortir de l’impasse. Sans doute les mesures préconisées par le FMI étaient trop dures. De fait, l’organisation présidée par Strauss-Kahn ne s’est jamais caractérisée pour préconiser des mesures faciles. En général, elles essaient de respecter les critères de base de l’économie, qui sont généralement mal acceptés.

Pour le gouvernement grec, il semble que ce ne soit pas un problème que le taux des obligations grecques à 10 ans dépasse les 7%. Ni que la dette grecque ait un différentiel (spread) par rapport à la dette allemande de 400 points. Ni que les credit default swaps (CDS) du pays grimpent de façon vertigineuse. Ni que l’argent fuie les banques du pays pour se réfugier à l’étranger.

L’État grec s’apparente aujourd’hui à une personne qui d’un simple refroidissement en est arrivé à une pneumonie aigüe qui la tient au bord de la tombe pour n’avoir pas suivi les conseils classiques de ne pas fumer, de se couvrir, de rester au lit, de prendre ses médicaments, et d’avoir préféré continuer sans rien, même pas momentanément, changer à son style de vie, incapable de faire le moindre effort pour se soigner.

Le laisser-aller du gouvernement grec, et plus largement de la population grecque, a conduit le pays où il est aujourd’hui. Ayant vécu de façon irresponsable, maintenant gravement malade, il persiste dans l’illusion de la santé passée. Pire, le moindre mouvement pour tenter de stabiliser la situation du pays s’est traduit en échauffourées, grèves, manifestations, actes violents et même très violents.

Toutes les nouvelles qui tombent jour après jour en provenance de la Grèce (dette, fuite des capitaux, perte de confiance, etc.) sont des faits circonstanciels qui se produisent lors de toutes les crises. Quand une personne prend un coup de froid, il est normal qu’elle ressente des maux de tête, souffre de la fièvre et soit épuisée. Tous ces symptômes ne sont pas le problème, car dès que le malade guérit, ils disparaissent. Si la Grèce se soignait, les spreads élevés et la méfiance disparaîtraient et l’argent parti reviendrait. Et si les soins sont bons, le pays pourrait même se retrouver en meilleure forme. L’Irlande qui a été durement frappée par la crise semble bien y arriver. Mais l’Irlande a décidé de se soigner. La Grèce non. Préférant rester malade, peut-être incapable de voir la dure réalité à laquelle elle est confrontée.

Bonjour, je viens au nom de la République fédérale allemande pour vous aider à mettre de l’ordre dans vos finances.
1. Apportez votre carte d’identité traduite et légalisée. 2. Revenez demain, aujourd’hui nous sommes en grève. 3. Ici, rien n’est gratuit.

Comme beaucoup d’autres pays à travers le monde, la Grèce a copié tous les vices d’autres États sans aucune de leurs vertus. Les Grecs veulent vivre comme des Allemands ou des Suédois, à l’ombre d’un État nourrice, tout en conservant un mode de vie « latin », travaillant le moins possible et sans responsabilités. Essayant de vivre aux crochets des autres, sur la voie du socialisme parasitaire. Aujourd’hui, chaque fois plus près du default, l’avenir est des plus sombre pour la Grèce, et par contrecoup pour l’Union européenne.

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