La guerre, je connais. Les cicatrices et les blessures qu’elle a laissées sur ma génération ne se sont pas encore refermées. En ce qui me concerne, j’appartiens à une tradition qui prévilégie la paix, toujours. Elle considère la guerre juste comme rare : de nombreuses conditions sont requises pour qu’elle soit permise. Sont-elles réunies aujourd’hui ? Vous m’interrogez là-dessus, je répondrai en paraphrasant Camus : "Il suffit qu’un seul innocent soit tué pour que la guerre, n’importe laquelle, ne soit plus juste." Et pourtant, la guerre contre l’Allemagne hitlérienne, en dépit du grand nombre de civils et d’enfants qui y ont trouvé la mort, l’était : elle était une guerre non seulement nécessaire et glorieuse, et noble, mais aussi juste.
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Affaires étrangères
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La guerre est toujours un échec. Il faut qu’elle le soit pour celui qui la provoque, Saddam Hussein
18 avril 2003 -
Une guerre juste
18 avril 2003L’esprit de Munich rôde sur la France. Le "non à la guerre en Irak !" est assené avec une telle démagogie par les élites, les médias et les intellectuels de cour qui jouent sur le "nationalisme des pauvres" (Brecht) et les "évidences" du cour, sur l’"intérêt" de la France et sa puissance, qu’émettre des doutes vous fait désigner traître à votre patrie pour ne l’être pas à sa grandeur.
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Bush ou Saddam, il faudra choisir
18 avril 2003Pour de nombreux pays – la France au premier rang –, il ne saurait y avoir d’intervention en Irak sans l’aval de l’ONU. L’ONU, tout au sein de l’ONU, rien sans l’ONU !
Il est pourtant facile de rappeler que c’est en dehors de l’ONU et du Conseil de sécurité que les Etats-Unis et l’Otan ont déclenché les frappes sur la Serbie à la demande de l’Europe quand celle-ci était incapable d’agir par elle-même. Et il est tout aussi facile d’observer que l’argumentation qui servait hier à légitimer une intervention (...) -
L’opinion publique et la crise irakienne
18 avril 2003Que devons-nous penser de l’opinion publique ? Est-ce que son cris porte par toutes les chaines est le resultat d’une reflexion constructive qui propose une solution au probleme ou elle n’est qu’une reaction emotionnelle sans fondement a un sentiment d’injustice ?
L’opinion publique est previsible ; je l’ai ici compare a celle de la veille de la deuxieme guerre mondiale et celle d’aujourd’hui face aux manipulations du president irakien. On remarque qu’elle n’est pas toujours fondee sur une vision a long terme du probleme et qu’elle s’avere nuisible dans plusieurs cas.
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Le panache et l’intérêt
18 avril 2003Le 25 août 1346, dans la plaine de Crécy, les barons français livrèrent quinze assauts contre les archers du roi d’Angleterre soigneusement retranchés. Après avoir fait montre de la plus grande bravoure et de la plus complète confusion, ils s’enfuirent, laissant sur le carreau plusieurs princes, dont le frère du roi. Dix ans plus tard, à Poitiers, même bravoure, même désordre, même défaite. Cette fois, le roi lui-même fut prisonnier. En 1415, à Azincourt, il suffisait de suivre de loin l’armée anglaise épuisée et à bout. Mais les barons français, quatre fois plus nombreux, voulurent un exercice de chevalerie. Ils y restèrent presque tous, et Henri V Plantagenêt s’installa à Paris. En 1525, à Pavie, l’artillerie française était en train de mettre à mal les carrés de Charles Quint. Mais François Ier ne voulut pas être frustré d’un beau coup d’épée. Il se retrouva enfermé dans une tour à Madrid. En revanche, quel panache !
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De Staline à Saddam
15 avril 2003Les Américains parlent de quatrième conflit mondial pour légitimer leur lutte actuelle contre le terrorisme. Pour eux, ce nouveau combat pour la sauvegarde de la démocratie se situe dans la logique des deux guerres qui ont ensanglanté le XXe siècle ; il succède à la guerre froide qui fut aussi, à sa manière, un affrontement planétaire. A bien des égards, Washington s’inspire d’ailleurs de ce conflit des années 1950-80 pour justifier sa croisade contre le nouvel axe du Mal. Peut-on pour autant comparer l’islamisme au communisme et voir en Saddam Hussein un fils spirituel de Joseph Staline dont on a célébré la semaine dernière le cinquantième anniversaire de la mort ? Les parallèles historiques sont toujours séduisants à faire à défaut d’être vraiment probants.
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Irak : faudra-t-il d’autres preuves ?
14 avril 2003Quelles autres personnes, quels autres arguments va-t-il falloir déployer pour faire comprendre à certains naïfs ce qu’est vraiment le régime de Saddam Hussein et quels objectifs il poursuit depuis des années, en dépit des résolutions prises par les Nations Unies, notamment la résolution 1441 ?
Mercredi 6 février, le secrétaire d’Etat américain Colin Powell a du s’appuyer sur tout un arsenal de documents, photos, croquis, enregistrements pour étayer son intervention devant le conseil de Sécurité de (...) -
Il est temps pour Paris d’infléchir sa position
14 avril 2003Le compte à rebours de la guerre est désormais en marche. La démonstration de Colin Powell du 5 février devant les Nations unies a été immédiatement relayée, le 7, par la déclaration du président Bush : « The game is over. » En effet, après un tel étalage d’arguments « décisifs » issus des services secrets, on conçoit mal que l’Administration républicaine puisse soudainement renoncer après le second rapport de M. Blix.
Avec ou sans une nouvelle résolution, les Etats-Unis déclencheront la guerre en compagnie de (...) -
Irak : un désastre atlantique ?
14 avril 2003L’événement stratégique le plus marquant intervenu une heure après l’attentat du World Trade Center, c’est-à-dire le ralliement de Poutine au camp occidental, laisse progressivement la place au retour d’une Russie classiquement impériale, lancée dans un jeu de puissances et utilisant au mieux les rares cartes que lui laisse une économie délabrée. La coopération nucléaire avec l’Iran, une relative ambiguïté à l’égard de la Corée du Nord, une manière habile de se placer, vis-à-vis de l’Irak, dans l’ombre des (...)
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Comment peut-on être saoudien ?
14 avril 2003L’essayiste Guy Sorman ausculte sans relâche les évolutions et les régressions de nos sociétés contemporaines. Catallaxia publie des extraits de son livre Les Enfants de Rifaa, musulmans et modernes (Fayard, 360 p., 20 EUR), qui paraît ce lundi. Au terme de nombreux voyages, du Maroc à l’Indonésie, de la Turquie au Koweït, il y réfute la thèse du « choc des civilisations », en pariant sur le cheminement, à côté de l’intégrisme, d’un « islam éclairé et libéral ». Et en exhortant les nations occidentales à tendre la main à leurs « alliés naturels », ces « partisans de la démocratie et de l’esprit des Lumières » en lutte contre les « fous d’Allah ». Une réflexion qui fera débat, sur les paradoxes de l’Orient compliqué, sensibles notamment dans le « cas saoudien ».