La vérité ne se décide pas à la majorité des voix. La vérité est la vérité, elle se reconnaît. Mais cette vérité-là ne peut pas elle-même être reconnue dans le monde hyperpolitisé et hypermédiatisé où nous vivons et où toute valeur disparaît au profit du nombre. C’est le nombre de ses fans qui fait de Loana une star plus que ses qualités intrinsèques. Et c’est le nombre de participants au sommet antilibéral de Porto Alegre ou au Forum des puissants de Davos qui permettent de focaliser l’attention des médias et des hommes politiques. Le nombre attirant le nombre, tous ceux qui sont avides de publicité se précipitent vers ces lieux d’attraction médiatique, comme aveuglés par les flashes et les sunlights. Qu’ils soient de droite ou de gauche, ils sont tous partis là-bas, les uns au Brésil - où l’on peut ainsi échapper à l’hiver parisien -, les autres à New York - où ils vibrent avec la ville meurtrie. Et il est navrant de constater que les hommes politiques français qui se prétendent à droite - sauf Alain Madelin - ont cru utile de faire le voyage de Porto Alegre ou de s’y faire représenter, car aucune manifestation antilibérale ne peut les laisser indifférents.
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Économie générale
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Le néolibéralisme, ça n’existe pas !
15 novembre 2002 -
Qu’est-ce que le capitalisme ?
14 avril 2002Le capitalisme est un système économique fondé sur la propriété privée des moyens de production et la régulation de la production par le marché, donc l’échange. Il s’est développé et affermi au XVIIIe siècle en Europe et aux États-Unis. La conception qu’on en a généralement aujourd’hui implique un certain degré d’intervention de l’État destinée à lutter contre les conséquences négatives qu’il comporte. Depuis l’échec du communisme, patent dans les années 1980, aucun autre système économique ne semble pouvoir lui disputer la suprématie.
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Un palmarès de la richesse met la France en queue de peloton
14 janvier 2002Selon l’agence Eurostat, elle ne devance que la Grèce, le Portugal et l’Espagne en termes de PIB par habitant : ce recul au douzième rang de l’Union inquiète les politiques et traduit un déclin relatif engagé depuis les années 1990.
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Ils ont osé s’attaquer à la forteresse EDF
16 novembre 2001Deux ans après l’entrée en vigueur de la directive libéralisant l’électricité européenne, ces chiffres peuvent paraître dérisoires. C’est qu’en France la loi a été votée en février 2000, le seuil d’ouverture (les sites consommant plus de 16 milliards de kilowattheures), défini fin mai, et la liste des 1 300 consommateurs éligibles à la concurrence, publiée fin août. « Pour conclure leurs contrats d’hiver, les industriels n’ont disposé que de deux mois, alors que les prix remontaient », explique Alexandre Martin, du cabinet Energie Consulting. Ils ont dû s’initier aux règles d’importation, apprendre à ajuster les fournitures aux besoins, gérer la volatilité des prix...
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Alcatel, impôts et EDF : trois victoires du marché
16 novembre 2001En cette période de mutation accélérée du capitalisme européen, la gauche française prend bien soin de souligner, à intervalles réguliers, que dans le match ancien entre le marché et l’Etat la partie n’est pas définitivement en train de se jouer, avec une victoire de plus en plus nette du premier et une défaite, symétriquement, de plus en plus franche du second. Et, pourtant, l’actualité de ces derniers jours apporte trois bonnes raisons d’en douter.
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Boycottons Danone ?
15 novembre 2001Puisque Danone licencie, boycottons Danone ! Tel est le raisonnement adopté par la plus large part de la gauche plurielle ces jours-ci. Qu’importe que le groupe jadis présidé par Antoine Riboud et aujourd’hui par son fils, ait été dans l’entourage immédiat de la mitterrandie, boycottons !
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Quelques réflexions sur le jugement anti-trust visant Microsoft
16 avril 2000Lors d’une récente conférence, Christian Gérondeau, pourtant brillant auteur de Candide au pays des libéraux [1], répondait ainsi à une question qui lui était posée sur le cas de Microsoft : oui, en effet, la législation américaine antitrust est bel et bien la preuve que ce pays n’est pas aussi libéral que le disent ses détracteurs. Il y a un certain nombre de mesures collectivistes qui y existent de longue date, si bien que les Etats-Unis, au même titre d’ailleurs que les pays du continent européen, ne sont en réalité que des variantes d’une troisième voie, entre capitalisme et socialisme. De Blair à Aznar, de Clinton à Jospin, en passant par Schröder, poursuit Gérondeau, il n’y aurait qu’un seul modèle, loin des clichés sur un capitalisme anglo-saxon débridé. Passons sur le côté fourre-tout d’une telle présentation, où même les meilleurs poissons sont noyés dans le magma d’un oeucuménisme vaseux. Intéressons-nous à cet élément de la démonstration auquel nous faisions référence à l’instant : les lois anti-trust américaines, celles-là qui touchent en ce moment même Microsoft, sont-elles la preuve (je cite Gérondeau) que "le capitalisme américain est tempéré par des lois qui en limitent les conséquences néfastes" ?
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Les agriculteurs et le marché
7 avril 2000« La guerre est antérieure au commerce ; car la guerre et le commerce ne sont que deux moyens différents d’atteindre le même but : celui de posséder ce que l’on désire. Le commerce n’est qu’un hommage rendu à la force du possesseur par l’aspirant à la possession. C’est une tentative pour obtenir de gré à gré ce qu’on n’espère plus conquérir par la violence. Un homme qui serait toujours le plus fort n’aurait jamais l’idée du commerce. C’est l’expérience qui, en lui prouvant que la guerre, c’est-à-dire l’emploi de sa force contre la force d’autrui, l’expose à diverses résistances et à divers échecs, le porte à recourir au commerce, c’est-à-dire à un moyen plus doux et plus sûr d’engager l’intérêt d’un autre à consentir à ce qui convient à son intérêt. La guerre est l’impulsion, le commerce est le calcul. Mais par là même il doit venir une époque où le commerce remplace la guerre. Nous sommes arrivés à cette époque »[1].
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La révolution financière
16 novembre 1999La France reste décidément une énigme pour les observateurs étrangers, anglo-saxons tout particulièrement. En juin 1999, le magazine britannique The Economist titrait son supplément spécial consacré à l’économie française d’une expression ambiguë : "La Grande illusion". Le dessin explicitait la formule : Marianne se regardait dans un miroir et y découvrait, déçue, le visage de l’Oncle Sam. La France s’était dotée du modèle anglo-saxon de capitalisme sans le savoir.
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Comment déterminer l’impact sur l’emploi de la loi Aubry ?
26 octobre 1999Il est indéniable que le passage aux 35 heures, entériné par les députés qui ont voté, le 19 octobre, la seconde loi Aubry, peut bénéficier à de nombreux salariés, qui disposeront de plus temps libre, et d’une meilleure qualité de vie, si la flexibilité des horaires ne se développe pas excessivement et si la progression de leur pouvoir d’achat n’est pas trop remise en cause. Mais la question de l’impact des 35 heures sur l’emploi est beaucoup plus épineuse. A ce titre, les communiqués de presse du ministère de l’emploi et de la solidarité, annonçant que la réduction négociée du temps de travail atteint ses objectifs d’amélioration de l’emploi, sont surprenants.
[1] Albin Michel, 1999.