« Si l’on vous dit : L’agriculture est la mère nourricière du pays.
Répondez : Ce qui nourrit le pays, ce n’est précisément pas l’agriculture, mais le blé. »
Frédéric Bastiat, Libre Échange, n° du 26 avril 1847
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« Si l’on vous dit : L’agriculture est la mère nourricière du pays.
Répondez : Ce qui nourrit le pays, ce n’est précisément pas l’agriculture, mais le blé. »
Frédéric Bastiat, Libre Échange, n° du 26 avril 1847
Lauréat du prix Nobel d’économie en 1998, Amartya Sen s’était agacé du surnom de "mère Teresa de l’économie" que lui avait attribué le quotidien britannique The Observer. L’universitaire indien, master du Trinity College de Cambridge, rappelait volontiers que l’Académie royale des sciences de Suède l’avait récompensé non pour son analyse de l’origine des famines, mais pour sa contribution à la modélisation des relations entre préférences individuelles et choix collectifs [1].
"By far the most significant event in finance during the past decade has been the extraordinary development and expansion of financial derivatives"
Alan Greenspan, 19 mars 1999
L’objectivité impose de confesser dès l’abord que la crise asiatique n’a été prévue par personne. Ceci réduit d’emblée la portée des explications traditionnelles, liées à la politique macro-économique de ces pays ou aux effets de la mondialisation. Tous les indices disponibles incitent à penser que les racines de la crise asiatique doivent être recherchées dans le modèle asiatique lui-même, plus particulièrement dans la rupture imprévue de l’équilibre entre le marché et l’Etat sur lequel reposait la réussite ce modèle. Mais, si ce facteur explique bien le déclenchement de la crise, il ne permet pas cependant de rendre compte de l’ampleur prise par celle-ci. Sur ce point, des arguments nombreux et convergents conduisent à s’interroger sur la cohérence de l’intervention de la communauté internationale. Finalement, la crise asiatique fait ressortir à la fois les limites intrinsèques de l’interventionnisme économique et le besoin d’une coopération financière internationale plus étroite.
Euro fort ou faible ? Là n’est pas la question pertinente. Les observateurs en oublient la théorie et les hommes politiques abreuvent les marchés de signaux contraires. Les Français restent obnubilés par l’objectif mythique de stabilité des taux de change entre franc et mark, justifié depuis vingt ans entre des économies européennes, très intégrées entre elles, constituant à peu près une zone monétaire optimale. Mais est-ce le cas entre l’euro et le dollar, entre des économies également fermées (13 % d’échanges extérieurs) ? Certes, lorsque l’écu naquit en 1979, 1 écu était égal à 1 dollar. Aujourd’hui, faut-il pour autant s’inquiéter de voir la monnaie unique européenne descendre au-dessous de sa parité avec le dollar ?
Des yaourts à l’énergie en passant par l’acier, la banque ou le médicament, tous les secteurs économiques se sont retrouvés au grand bal des OPA. Avec un invité surprise : l’Etat français, chargé de faire et de défaire les mariages annoncés pour que les futurs époux soient, tous deux, bien français ! Pas européens, français. On ne va quand même pas se marier avec des étrangers ! Comme certaines alliances auraient pu être, de surcroît, forcées, il était temps que le gouvernement intervienne et donne à ces entreprises venues de loin quelques leçons de savoir-vivre (autrement appelées « leçons de grammaire »). Belle illustration du capitalisme à la française, ou quand quelques patrons du CAC 40 appellent au secours leurs amis ministres pour tenter d’enrayer le jeu naturel du marché et protéger leurs propres intérêts. La montée en puissance du protectionnisme économique, véritable chant du cygne d’un modèle social déclinant, est pourtant une très mauvaise idée.
On reparle en ce moment de la directive Bolkestein. Ou plutôt d’une sous-directive, édulcorée à force d’être découpée sur le lit de Procuste des syndicats et de la gauche, et vidée ce faisant de sa substantifique moelle.
Remontons le temps : en janvier 2004, la commission Prodi adopte la proposition de directive du commissaire Fritz Bolkestein, qui entend supprimer les obstacles mis par les Etats à la libre circulation des services.
Devant la protestation de tout ce que la gauche comprend en Europe, (...)
La société Microsoft n’en finit pas de subir les réprimandes de la Commission européenne. En mars 2004, elle a été condamnée pour violation de la législation antitrust à verser une amende record de 497 millions d’euros, à vendre une version de son système d’exploitation sans son lecteur multimédia et à livrer des informations à ses concurrents pour faciliter l’interopérabilité entre leurs programmes et son système d’exploitation Windows. Le 23 mars dernier, la Commission a fait savoir que, selon elle, Microsoft tentait d’entraver le travail du mandataire chargé de vérifier que les sanctions sont effectivement appliquées. C’est principalement la question de l’accès aux informations pour les concurrents qui pose problème. La semaine précédente, l’exécutif européen déclarait en effet que Microsoft n’avait « pas mis en oeuvre les mesures correctives en matière d’interopérabilité ».
We steel stand up ! Nous ferons toujours front (jeu de mot anglais steel/still, acier/toujours), criaient avec force les centaines de manifestants rassemblés mardi 5 mars 2002 devant la Maison-Blanche. Les sidérurgistes américains s’étaient ainsi donnés rendez-vous pour écouter George Bush annoncer la mise en place d’une surtaxe de 30 % sur les importations d’acier.
Avant même que soient connues les très généreuses propositions du président Chirac à Johannesburg, avant le discours enflammé du dictateur zimbabwéen Mugabé, le 2 septembre, prétendant parler "au nom des pauvres", on a appris, mi-août, que l’Union Européenne met en place un plan alimentaire d’urgence pour sauver l’Afrique australe de la famine. Quelques jours après cette annonce, le 25 août, Mugabé radicalisait son gouvernement, expulsant le ministre des finances jugé trop modéré, Simba Makoni, et le ministre de la Santé, Timothy Stamps, jugé trop blanc.
[1] Dominique Dhombres, "Amartya Sen, l’économie à visage humain", Le Monde, 10 décembre 1998.
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