J’ai déjà écrit à plusieurs reprises que j’étais issu d’un milieu modeste. Non pour m’en vanter, comme une lecture un peu superficielle pourrait le suggérer, mais pour établir un fait objectif, qui, d’une certaine manière, m’éloigne un peu des désormais célèbres pulls bleu-marine noué autour du cou et des mocassins à glands. C’est déjà ça de pris.
Sans vouloir faire pleurer dans les chaumières, j’ai toujours vécu en HLM, et mes parents, aujourd’hui encore, ne gagnent rien de plus rien de moins que le RMI. Ceux (...)
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Sujet de société
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Roots
2 mars 2006 -
L’obscurantisme et le clergé statolâtre
20 janvier 2006Le train qui me mène à mon prochain périple roule péniblement dans la nuit naissante. BlutEngel chauffe mes oreilles, l’acier chauffe les rails, mais l’obscurité est froide et humide. Je repense à ce proviseur limogé, capitaine Dreyfus dont on casse sur la place de la Concorde l’épée, contre la cuisse de l’obscurantisme moderne, celui qui n’a rien à envier au clergé du XIIe siècle.
Cet obscurantisme, c’est celui qui consiste à ne plus croire en l’Eglise, mais en sa nouvelle réincarnation, l’Etat.
Naïf que (...) -
L’illégitimité de la haine
22 décembre 2005Quels enseignements politiques et intellectuels tirez-vous des émeutes ?
Alain FINKIELKRAUT. – Je suis terrifié par cette violence. Terrifié, mais pas étonné. Il y avait des signes avant-coureurs : la Marseillaise conspuée lors du match France-Algérie, les agressions de lycéens pendant une manifestation contre la loi Fillon. Il y avait aussi des livres avertisseurs comme celui d’Emmanuel Brenner, Les Territoires perdus de la République, ou le rapport de juin 2004 du ministère de l’Education nationale (...) -
Violences urbaines : c’est l’Etat qui a pris feu !
22 décembre 2005La guérilla urbaine engagée par les « jeunes des banlieues » n’est qu’un témoignage de plus de la déconnexion totale entre la société française telle qu’elle est devenue et la classe politique telle qu’elle ne change pas. L’Etat en France, c’est-à-dire ceux qui le dirigent, manifeste depuis une trentaine d’années un remarquable autisme qui affecte équitablement tous les partis : tous, il est vrai, recrutent dans le même marigot défini par quelques grandes écoles parisiennes. Pour l’Etatocratie, rien ne change et rien ne doit changer parce que la France est parfaite comme elle est et parfaite comme elle le fut. La conception de l’Etat, les manières de le gérer sont immuables, définies au XIIIe siècle : il convient que la société s’y adapte. Dans cette idéologie de l’Etat, il existe un modèle parfait que le monde nous envie, l’Etat en haut, la société en bas. L’Etat fixe le cap, la société suit. Cette société est constituée d’individus égaux par définition.