Ce qui frappe lorsqu’on se remémore les grandes manifestations qui, début mai, ont réuni la quasi-totalité de la France installée contre Le Pen, c’est précisément le fait qu’elles aient réuni autant de monde, et, pour tout dire, aucune opposition, aucune critique, en son sein. Tout s’est passé comme si l’union contre l’ennemi commun, contre cette Castafiore mal dégrossie, était sincère, comme si nul état d’âme n’aurait pu poindre au sein de cette belle coalition de belles âmes. Le monde des médias, télévisuels en particulier, a servi de tête de pont à cette posture politico-moraliste, d’un moralisme d’ailleurs qu’aucun pétainiste digne de ce nom n’aurait renié.
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Actualité politique
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Le Pen, la télé et le collectif
14 novembre 2007 -
Sur la transparence du politique
13 novembre 2007Rarement l’opinion dominante aura été aussi assurée de l’idée que la pensée politique suit un cours et que ce cours dessine le trajet d’un incontestable progrès. Prévaut aujourd’hui la certitude sans faille que toutes les questions politiques doivent se trouver posées et trouver leur mesure à l’aune d’une commune appartenance de chaque homme à la " totalité humaine ", à l’Humanité. Une métapolitique paraît avoir supplanté la politique en posant le fait du monde comme totalité accomplie qui transcende les divisions et les conflits. Un nouveau systématisme paraît et consiste à tenir pour acquis la vacuité des liens qui se sont constitués dans les unités intermédiaires qui composent le monde ainsi que la vacuité de ces formes elles-mêmes. Le but de ces quelques pages n’est pas de porter atteinte à la promesse contenue dans l’idée d’une humanité réconciliée mais plutôt de s’interroger sur le systématisme de la pensée qui " conjugue l’universel au présent [1] ", qui fait de l’humanité un sujet politique entièrement révélé. Le but de ces pages est de prendre la mesure des conséquences de ce consentement à l’ " irréalité inquiétante de la pure humanité [2] ".
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Conseil Constitutionnel et Sénat
18 avril 2005Pour mieux contrôler et garantir la conformité des lois par rapport au bloc de constitutionnalité et aux exigences modernes de la démocratie libérale, je pense qu’il serait opportun et pertinent d’élargir les compétences du Conseil Constitutionnel ainsi que son mode de saisine. Car la loi n’est pas nécessairement le fruit mythique de la volonté générale mais plutôt le résultat d’une majorité parlementaire, il serait prudent de mettre fin au légicentrisme ambiant et prôné par les adversaires du Conseil Constitutionnel, en la confiance absolue dans la loi qui n’est pas inévitablement juste et qui peut compromettre les intérêts des politiquement faibles, des minorités. Et « la tyrannie de la majorité », selon la célèbre formule de Tocqueville, n’a alors aucun garde-fou, aucune limite ; ce qui consacre le règne de l’arbitraire et de l’injustice généralisés.
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Les gardes-chiourme de la démocratie sociale
14 avril 2002Les gardes-chiourme de la démocratie sociale
« Mai 68 a tout désacralisé sauf mai 68. Ce temple a désormais ses gardiens sourcilleux qui mettent à l’index l’irrévérence et le sarcasme. »
Dans un livre, « Le Rappel à l’ordre. Enquête sur les nouveaux réactionnaires » (Seuil), Daniel Lindenberg dénonce une offensive dirigée, tout ensemble, contre « la culture de masse, contre les droits de l’homme, contre68, contre le féminisme, contre l’antiracisme, contre l’islam ». Suspectant « une nouvelle synthèse idéologique de combat » qui aurait pour hérauts des écrivains et philosophes aussi différents que Pierre Manent, Pierre-André Taguieff, Michel Houellebecq, Marcel Gauchet... l’auteur pointe une menace majeure pour la « société ouverte ». Mis en cause, notamment dans le chapitre consacré aux intellectuels juifs accusés de « virer à droite », le philosophe Alain Finkielkraut explique au Figaro que la notion même de « nouveaux réactionnaires » ramène le débat public à un univers à deux dimensions, à l’affrontement de « deux camps -l’humanité et ses ennemis ». -
Faut-il sauver la droite ? (2)
9 juillet 1999Confrontée à sa plus grave crise depuis la naissance de la Ve République, comment la droite peut-elle se refaire ? La réponse de l’économiste Guy Sorman pour qui la droite ne trouvera son salut que dans « le projet libéral » et « en tirant un trait sur le nationalisme ».
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Faut-il sauver la droite ? (1)
8 juillet 1999T rois défaites électorales en trois ans ! Confrontée à sa plus grave crise depuis la naissance de la Ve République, comment la droite peut-elle se refaire ? La réponse de Jean-Louis Bourlanges, député européen (élu sur la liste UDF de François Bayrou) qui plaide pour « une pluralité organisée » de la droite en vue de l’élection présidentielle de 2002.
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Le divorce Mégret - Le Pen
4 mai 1999La situation dans laquelle se contorsionne le FN est des plus cocasses. Qu’il est doux, finalement, de voir les contempteurs de l’ordre établi, les chevaliers blancs accessoirement donneurs de leçons à leurs heures perdues, et par ailleurs laudateurs de l’inégalité des races, pris à leur propre jeu, tel l’arroseur arrosé. L’implosion annoncée du FN, pour prévisible qu’elle fût (cf. Quel avenir pour le FN ?), n’en prend pas moins des détours inattendus.
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Front national ne peut rimer avec libéral
20 avril 1998Les idées économiques libérales sont elles compatibles avec celle du Front national ? A l’évidence non. Même si le programme de ce parti en distille quelques unes ici et là. Mais que de mesures qui, rapidement, se retourneraient contre celles ci. Et que de contradictions, par ailleurs, avec les principes d’une société libérale moderne.
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En usant et abusant de l’exorcisme moraliste, on renforce Le Pen
28 mars 1998La France, en Occident, présente cette singularité d’être, dans son éventail, plus à gauche que tous ses pairs : elle garde un parti communiste quand les autres n’en n’ont plus ; son socialisme demeure étatique et confiné, quand tous les autres s’ébrouent à l’air libéral. Mais de vraies droites modernes, point ! Je parle d’une droite qui ne craindrait pas de dénoncer une politique stupide d’immigration qui fait que nos prédicateurs de l’antiracisme "pleurent une conséquence dont ils chérissent la cause". Je parle d’une droite qui ne renoncerait pas aux valeurs d’autorité dont l’abaissement ruine la sécurité et l’éducation. . Bref, une droite où l’on ne s’étonnerait pas de voir une fille d’épicier, Mme Thatcher, faire le ménage dans les paresses, tricheries et veuleries de la nation. L’absence, chez nous, d’une telle droite laisse un espace béant. Le Front l’occupe, qui offre aux délaissés de la droite sucrée l’exutoire en effet dangereux de son nationalisme en fer -blanc. Le plus pitoyable, c’est que cette droite abandonne la critique du Front National aux seules incantation de "’l’anti fascisme".
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Quel avenir pour le FN ?
16 novembre 1997La grande question posée aujourd’hui par le Front national est de savoir ce qu’il adviendra de ce parti une fois que son dirigeant historique aura disparu, ce qui se produira tôt ou tard.